Circulation : une pétition adressée au maire de Terre-de-Haut

Devenue inextricable et particulièrement dangereuse pour la population et les visiteurs, la circulation des véhicules à moteur dans les rues de Terre-de-Haut, qu’ils soient à quatre ou deux roues, électriques ou à essence, pose depuis très longtemps un sérieux problème aux autorités, impuissantes à ce jour à la maîtriser. Forts de cette constatation, des résidents tentent aujourd’hui d’alerter la mairie – et autres instances administratives –  en lançant une pétition, exposant clairement leurs revendications. 

 2003 : déjà pas de place pour les piétons – Photo France-Antilles

Voici le texte scanné de cette pétition que nous nous sommes procuré :

 

Des tentatives de réglementation restées lettres mortes

Nous ignorons combien cette pétition obtiendra de signatures et si elle a des chances d’aboutir, mais l’initiative est assez rare pour être signalée et témoigne d’un ras-le-bol évident des résidents soumis en permanence aux inconvénients et dangers de l’anarchie qui règne en ce domaine. Il convient toutefois de rappeler que les deux précédents maires, MM Robert Joyeux et Louis Molinié n’étaient pas restés les bras croisés face à cette situation. Chacun d’eux avait pris, sans succès malheureusement, un certain nombre d’arrêtés pour tenter d’une part de limiter l’afflux de véhicules entrant sur le territoire de la commune et de règlementer d’autre part une circulation inadaptée à la topographie de l’île, et particulièrement du centre-bourg où la vie est devenue infernale aux nombreux piétons et riverains.

Le premier bus touristique à passagers débarque aux Saintes en 1974
et des arrêtés municipaux jamais appliqués

Si le premier bus touristique est arrivé à Terre-de-Haut en 1974, le premier des arrêtés  municipaux censés réglementer la circulation remonte au 4 avril 1991. Et le dernier, qui date du 31 janvier 2003, n’a, quant à lui, jamais été abrogé. Malheureusement, aucun d’entre eux n’a eu les effets escomptés et c’est toujours davantage de voitures, golfettes, scooters, motos, vélos, trottinettes et autres skates à moteur électrique ou non, qui sillonnent parfois à des vitesses inconsidérées les rues du bourg, au milieu d’enfants, d’adultes et de personnes âgées qui n’ont même pas la ressource de se réfugier sur des trottoirs trop étroits, la plupart du temps d’ailleurs inexistants…

Les attendus pertinents de l’arrêté de janvier 2003 non encore abrogé mais jamais appliqué

1° Considérant que le territoire de la commune abrite des espèces fragiles protégées d’intérêt national (cactacées, orchidacées, oiseaux, iguanes, tortues), ainsi que des sites archéologiques précolombiens, et qu’il est nécessaire de règlementer la circulation afin d’assurer leur protection;
2° Considérant la nécessité de protéger l’environnement et la tranquillité publique dans une commune à vocation touristique;
3° Considérant que les voies carrossables de l’île se caractérisent par leur étroitesse, leur déclivité, leur sinuosité, et partant par leur dangerosité;
4° Considérant que la multiplication des véhicules à moteur est incompatible avec le réseau routier de la commune, nuit à la commodité de passage dans les rues, et qu’elle porte par conséquent atteinte à la sécurité des citoyens;
5° Considérant par ailleurs que l’exiguïté et la topographie de l’île font obstacle à la construction de trottoirs, la création de parcs de stationnement et l’élargissement du réseau routier;
6° Considérant que l’affluence touristique constatée le week-end et pendant la haute saison (Décembre à Mai) aggrave davantage encore les dangers de la circulation, et que l’augmentation de la fréquentation touristique depuis dix ans (170 000 visiteurs par an en 2002 contre 85 000 en 1990) laisse craindre une dégradation de la situation.
7° Considérant que la tranquillité des citoyens est troublée par les nuisances sonores inhérentes à la circulation des véhicules à moteur…

****

On ne saurait mieux dire… Pourtant cet arrêté, approuvé par les autorités préfectorales de l’époque, aux considérants éloquents, n’est jamais entré en application. Pour la raison simple qu’il comportait outre une interdiction absolue de circulation sur tout le territoire de la commune, un certain nombre d’exceptions et de passe-droits qui le rendaient inapplicable et caduc à la date même de sa publication !

Espèce protégée, cet imprudent iguane s’apprête à traverser la rue ! – Ph.R.Joyeux

Il ne reste plus qu’à souhaiter que la pétition actuellement en cours mobilise les autorités qui prendront enfin, espérons-le, les mesures nécessaires pour permettre à tout un chacun de vivre et de circuler paisiblement à Terre-de-Haut, sans craindre pour sa sécurité et celle de ses enfants.

Sécurité routière

Journal France Antilles – 8/9 mars 2003

Hormis la première et la dernière, les illustrations dont de l’auteur.
Raymond Joyeux – Terre-de-Haut, 06 avril 2019

À quand le retour de l’insouciant repos d’après-midi à Terre-de-Haut ? Photo extraite de la Brochure Guadeloupe – Éditions du Pacifique 1974

Cet article a été publié dans Actualités saintoises. Ajoutez ce permalien à vos favoris.

4 commentaires pour Circulation : une pétition adressée au maire de Terre-de-Haut

  1. DEHER dit :

    Bonjour Raymond
    Je trouve très intéressante cette pétition,que j’ai signé, et remercie la personne qui à pris cette initiative,

  2. raymondjoyeux dit :

    Merci Dolly, pour ton commentaire et ta participation. Le problème est en effet très grave et personne ne sait si, comment et quand, cette situation trouvera une solution. La densité des véhicules est telle et les habitudes étant prises, on s’interroge sur la possibilité ou non d’une réglementation qui viendrait mettre un peu d’ordre pour la sécurité tous. Ce n’est pas gagné, mais ne désespérons pas !

  3. Michel Duval dit :

    Pour avoir idée de ce qui attend inexorablement Terre de haut, il suffit d’aller à Ste-Anne autour du Club Med, ou au port de Trois Rivières. Des autos stationnées partout, de chaque côté de rues étroites, des bouchons de circulation quasi permanents et chaotiques.

    Les Saintois ont pris goût à la prospérité apportée par la manne touristique. Ils veulent plus de confort dans leurs maisons, pouvoir s’acheter des objets de luxe, envoyer leurs enfants dans des universités réputées. Cela leur prend de plus en plus d’argent, de plus en plus de touristes, de plus en plus de véhicules dans les rues, de plus en plus de congestion.

    En 2025, on regardera probablement 2019 comme étant une époque bénie où le nombre de véhicules sur l’île était encore supportable !

  4. C. VANGOUT dit :

    Si les maires et leurs municipalités ne peuvent rien faire, il faut aller plus haut. Si le bien être des humains ne compte bas. Dommage pour ceux que seule la prospérité est importante. Défendons ceux qui ne s’expriment pas.
    Les ANIMAUX et les VEGETAUX rares, SOURCE ESSENTIELLE de la richesse touristique de l’île.
    Nous parlons actuellement. »ECOLOGIE » au plus haut de l’Etat. Allons y.

Laisser un commentaire