Revenir aux Saintes…

Chers amis,
Dans de ma chronique du 4 avril 2024, Quitter les Saintes, j’évoquais, par Baudelaire interposé, le bénéfice et le plaisir d’aller voir ailleurs. D’aller respirer un autre air et prendre du recul. Or il se trouve que depuis mon arrivée à cet ailleurs, alors que nous sommes au printemps, ma saison préférée, ce n’est que pluie, vent glacial et gelée nocturne. D’où le désir de retrouver, ne serait-ce que par la pensée, un peu du soleil et de la chaleur qui me font défaut. C’est ce désir, sur le mode Partir-Revenir, que tente d’exprimer cette nouvelle chronique en espérant qu’elle vous plaira.
Bonne lecture et merci infiniment pour votre fidélité.
R.J.

Retour

Nuages de lumière
Pluies de soleil bleu

Réverbération sur les mornes édentés 
Couleur de maïs.

Joie de te revoir ô ma terre !

De dénouer les lacets de ces chaussures 
Où blanchit encore le dos de mes orteils ramollis. 

Hâte de poser à nouveau le pied
Sur le ciment d’enfer de ton débarcadère

De dégrafer la chemise qui me boucle le cou 
Et cadenasse mes poignets.

Serre étanche où fermentent encore
Les taches de rousseur de mes bras
Et de mon ventre pâli. 

Hâte que ton sel me taraude à nouveau le visage 

Que ton soleil inouï
Me pigmente comme autrefois le corps. 

À la manière des œufs de minimes *
Dans l’anfractuosité de leurs nids de rocaille

Sur la ceinture volcanique
De tes sept sentinelles de basalte. 

*****

*Minimes : oiseaux marins nichant sur les îlets, dont les œufs sont piquetés de taches de rousseur.
La photographie du milieu représente la Vierge des Augustins avant le séisme de 2004.

Texte : Raymond Joyeux
extrait du recueil Poèmes de l’archipel

Editions Les Ateliers de la Lucarne -1985
Aquarelle d’Alain Joyeux
Photographies de Raymond Joyeux


Publié le mercredi 24 avril 2024

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4 commentaires pour Revenir aux Saintes…

  1. Annie Lionet dit :

    😎🐡🦐🦞🌶️🍎🥑🌞🏝️🏝️🏝️🏝️

  2. Monique dit :

    beaucoup de plaisir à te lire , tu exprimes avec soin tellement d’images et de vérité que ça réchauffe et donne envie au voyage.

  3. Duval Michel dit :

    Heureux qui comme Ulysse et Candide et Ti-Auril ont fait un long voyage…

    Le Paradis, c’est là où quelqu’un nous aime.

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