Chers amis, Dans de ma chronique du 4 avril 2024, Quitter les Saintes, j’évoquais, par Baudelaire interposé, le bénéfice et le plaisir d’aller voir ailleurs. D’aller respirer un autre air et prendre du recul. Or il se trouve que depuis mon arrivée à cet ailleurs, alors que nous sommes au printemps, ma saison préférée, ce n’est que pluie, vent glacial et gelée nocturne. D’où le désir de retrouver, ne serait-ce que par la pensée, un peu du soleil et de la chaleur qui me font défaut. C’est ce désir, sur le mode Partir-Revenir, que tente d’exprimer cette nouvelle chronique en espérant qu’elle vous plaira. Bonne lecture et merci infiniment pour votre fidélité. R.J.
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Nuages de lumière Pluies de soleil bleu
Réverbération sur les mornes édentés Couleur de maïs.
Joie de te revoir ô ma terre !
De dénouer les lacets de ces chaussures Où blanchit encore le dos de mes orteils ramollis.
Hâte de poser à nouveau le pied Sur le ciment d’enfer de ton débarcadère
De dégrafer la chemise qui me boucle le cou Et cadenasse mes poignets.
Serre étanche où fermentent encore Les taches de rousseur de mes bras Et de mon ventre pâli.
Hâte que ton sel me taraude à nouveau le visage
Que ton soleil inouï Me pigmente comme autrefois le corps.
À la manière des œufs de minimes * Dans l’anfractuosité de leurs nids de rocaille
Sur la ceinture volcanique De tes sept sentinelles de basalte.
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*Minimes : oiseaux marins nichant sur les îlets, dont les œufs sont piquetés de taches de rousseur. La photographie du milieu représente la Vierge des Augustins avant le séisme de 2004.
Texte : Raymond Joyeux extrait du recueil Poèmes de l’archipel Editions Les Ateliers de la Lucarne -1985 Aquarelle d’Alain Joyeux Photographies de Raymond Joyeux
Septembre1886. Alors que les familles présentes sont évacuées sur Terre-de-Haut à l’approche d’un ouragan, Ti-Auril reste seul au Grand-Îlet. Le récit qui suit est extrait de Ti-Auril, l’enfant sauvage du Grand-Îlet, publié chez CaraïbÉditions en 2023.
C’est sous un ciel drapé de gris, presqu’à portée de main, avant que la nuit ne tombe complètement et n’envahisse de ses ombres les bois du Grand-Îlet, que Ti-Auril prit le chemin de son refuge par l’intérieur des terres. Lorsqu’il atteignit le Figuier maudit, le sifflement continu du vent dans les branches lui indiqua que le cyclone s’installait progressivement. Il aimait cette musique des éléments et, sans se préoccuper de l’avancée des intempéries, resta un long moment à l’écoute, tous les sens aux aguets. Des feuilles voletaient autour de lui et les lianes du sommet de l’arbre cathédrale se balançaient légèrement, balayant le sol de leur extrémité effilochée. Une petite pluie fine s’était mise à tomber qui rafraîchissait l’air, faisant remonter du sol d’enivrantes senteurs végétales et de terre mouillée. Ti-Auril n’attendit pas que le grain venteux le surprenne dans la forêt de mancenilliers. Il pressa le pas, constatant que toutes les bêtes avaient cessé de se faire entendre, réfugiées dans leurs cachettes souterraines ou les trous de rochers qui leur servaient d’abri.
Après ce prélude nocturne, ce fut avant le jour que les éléments se mirent réellement d’accord pour déclencher simultanément les hostilités. Averses et rafales se succédèrent alors à une allure effrénée engloutissant le Grand-Îlet dans un malstrom infernal et brutal. Et ce n’était qu’un début.
Tapi au fond de sa voûte, Ti-Auril entendait craquer les branches, s’entrechoquer les troncs, gronder au loin la mer lancée à l’assaut du rivage, de part et d’autre de l’îlet. Lorsque les éclairs zébraient par intermittence le manteau impénétrable du ciel, il voyait par l’ouverture de sa grotte courir en tous sens des lambeaux de nuages, tel un troupeau de chevreaux affolés, poursuivis par un invisible prédateur dont on ne percevait que le souffle, puissant, intraitable. Puis le roulement de l’orage ébranlait les parois de la grotte, faisant débouler de la falaise des quartiers de rochers descellés par la pluie.
Ti-Auril n’avait pas peur. Il craignait seulement qu’un éboulis plus important ne vienne obstruer l’ouverture de sa caverne et l’emprisonner vivant à l’intérieur. Il hasarda une sortie mais une rafale le plaqua contre les aspérités du mégalithe qui lui servait de rempart. Il sentit son dos transpercé de mille poignards comme s’il avait été projeté dans un buisson d’acacia et s’accrocha des deux mains pour ne pas s’envoler. S’éloigner de son gîte ne lui parut pas une bonne idée. À tâtons, se traînant à genoux dans la boue et la rocaille, il regagna son refuge, transi et hagard, s’imaginant ce qui devait se passer à l’autre bout de l’îlet.
Plus encore qu’à Grosse-Pointe, la partie sud du Grand-Îlet, pratiquement au niveau de la mer, subissait de plein fouet la furie de l’ouragan qui s’était renforcé. Les effets conjugués des vagues, du vent et de la pluie se concentrant en un hurlement sinistre et continu sur les terres basses, pulvérisaient la végétation et, rouleaux compresseurs implacables, arrachaient, engloutissaient tout sur leur passage. La mer, propulsée par un invisible et puissant ressort, avait scindé en deux cette partie de la presqu’île abritant la petite plage, la traversant de part en part, submergeant pâturages et enclos. À la section des habitations, il ne restait pas un seul arbre intact.
Les cases, posées sur leurs pierres d’angle, à force d’être ballottées, secouées en tous sens par le bélier des rafales, avaient perdu leurs assises et, ayant rompu leur ancrage, s’étaient disloquées dans un fracas d’apocalypse. Aucune n’avait résisté. Noyées sous des cascades d’eau et de boue, elles gisaient au sol en un enchevêtrement de cordes, de poutres, de planches et de tôles dont certaines, arrachées de leurs chevrons, s’étaient envolées comme fétus de paille pour aller s’encastrer en sifflant dans des troncs cisaillés.
Ce cauchemar dura toute la matinée du six septembre, traversée d’un semblant de répit. Puis les rafales reprirent leur course aveugle et désordonnée jusqu’au milieu de l’après-midi, changeant constamment de direction. Mais suffisamment nerveuses et violentes pour coucher ou déraciner les derniers poiriers et gommiers dépenaillés encore debout. Enfin un calme impressionnant s’ensuivit peu à peu. Le vent, comme sous la baguette d’un chef d’orchestre, mit progressivement une sourdine à son lugubre et meurtrier récital. Seules la pluie et la mer continuèrent de jouer en duo leur partition jusqu’à la tombée de la nuit. Alors seulement une lune anémique et de pâles étoiles délavées apparurent au firmament, piquées dans ce voile de brume laiteuse qu’on appelle ciel de traîne et que laissent habituellement à leur suite toutes les tempêtes.
Le soleil se leva le lendemain dans un ciel cristallin, purgé de ses oripeaux, et se pavana toute la journée, comme si de rien n’était. Ti-Auril quitta son trou de falaise, le corps endolori, les mains et les genoux tailladés par le rasoir ébréché des roches, et se dirigea vers Basse-Pointe.
Texte : Raymond Joyeux Ti-Auril, l’enfant sauvage du Grand-Îlet (CaraïbÉdition 2023) Publié le Lundi 22 avril 2024
Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées, Des montagnes, des bois, des nuages, des mers, Par delà le soleil, par delà les éthers, Par delà les confins des sphères étoilées,
Mon esprit, tu te meus avec agilité, Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l’onde, Tu sillonnes gaiement l’immensité profonde Avec une indicible et mâle volupté.
Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ; Va te purifier dans l’air supérieur, Et bois, comme une pure et divine liqueur, Le feu clair qui remplit les espaces limpides.
Derrière les ennuis et les vastes chagrins Qui chargent de leur poids l’existence brumeuse, Heureux celui qui peut d’une aile vigoureuse S’élancer vers les champs lumineux et sereins ;
Celui dont les pensers, comme des alouettes, Vers les cieux le matin prennent un libre essor, – Qui plane sur la vie, et comprend sans effort Le langage des fleurs et des choses muettes !
Le 8 mai 2018, anniversaire de l’armistice de 1945, j’avais publié sur ce blog une chronique relatant le courageux parcours de notre compatriote Cyprien Jérôme SAMSON, Mort pour la France en déportation en avril 1944.
À l’occasion de l’entrée au Panthéon de Missak Manouchian, de son épouse et de ses camarades résistants, fusillés avec lui au Mont-Valérien le 21 février 1943, je vous propose à nouveau cette chronique sur Cyprien.
Le nom et la mémoire de ce valeureux combattant de la Résistance clandestine méritent eux aussi d’être connus et honorés, au même titre que ceux des nombreux autres qui, comme lui, ont sacrifié leur vie pour notre liberté.
Si nous connaissions le nom de Masséna Desbonnes, tombé sous les balles allemandes le 25 avril 1945 à l’âge de 23 ans, 15 jours avant la fin de la guerre, nous ignorions, pour la plupart, qu’un autre de nos compatriotes, Cyprien Jérôme Samson, engagé dans la Résistance en région parisienne, était mort, lui aussi, pour la France à une date imprécise, alors qu’il avait été arrêté par les Brigades Spéciales de la police française en 1942 et remis aux Allemands pour être jugé, condamné à mort et déporté en Allemagne puis en Pologne, où, selon certaines sources, il aurait été fusillé.
Né à Terre-de-Haut le 3 octobre 1897 de Eustache SAMSON et de Marie Stéphanie CASSIN, Cyprien Jérôme SAMSON, avant de s’embarquer sur un cargo pour la France à l’âge de 25 ans, a travaillé au chantier naval de Coquelet comme apprenti d’abord, puis comme ouvrier qualifié, ainsi que le prouve l’attestation ci-dessous, signée de l’ex-maire de la commune et maître du chantier, M. Charles FOY, dont la signature est officiellement légalisée par l’adjoint au maire M. François CÉLESTINE, sous la mandature d’Emmanuel Laurent. Ce document exceptionnel qui date du 17 mai 1924 ainsi que les photographies et autres documents qui illustrent cette chronique nous ont été aimablement communiqués par le petit-fils de notre héros, M. Michel Jérôme SAMSON, que nous remercions chaleureusement pour sa contribution.
Charpentier de marine au chantier de Coqueleten mai 1924
Situation familiale et parcours professionnel à Goussainville
Arrivé à Paris en 1922, Cyprien Samson travaille comme menuisier avant d’être embauché par la municipalité de Goussainville dans le Val d’Oise comme garde meules, c’est-à-dire chargé de surveiller les meules de blé, d’avoine et de foin au moment des récoltes. Il vivra alors maritalement avec la mère de ses enfants, Angèle Lecat, qu’il épousera le 9 mai 1942. Le couple aura six enfants : une fille et cinq garçons. Deux de ces enfants sont encore vivants. Dans les années 30, il est employé chez Bloch Aviation (devenu Marcel Dassault en 1946) et serait intervenu sur l’avion de Mermoz, La Croix du Sud, avec lequel le célèbre aviateur disparaîtra le 7 décembre 1936 au-dessus de l’Atlantique.
Parcours politique et militaire
À la veille de ses 18 ans, le 28 juillet 1915, Cyprien est ajourné par le Conseil de Révision de la Guadeloupe. Le 13 janvier 1916, il est néanmoins incorporé à la Compagnie de la Martinique, détachement de la Guadeloupe, pour être réformé le même jour par la Commission Spéciale de Réforme du Camp Jacob à Saint-Claude. Décision qui sera confirmée et rendue définitive pour insuffisance physique le 1er mai 1917, par la même Commission de Révision. Déclaré inapte à l’incorporation, sans doute retourne-t-il aux Saintes au chantier de Coquelet car c’est cinq ans plus tard qu’il se rendra en France où commencera pour lui une nouvelle vie. Selon nos informations, en septembre 1939, alors que la France décrète la mobilisation générale et s’apprête à entrer en guerre contre l’Allemagne, Cyprien est inscrit au Parti Communiste Français (PCF), sans savoir que son militantisme allait faire prendre à sa vie un tournant décisif. (Source : émission télé France O, mai 2016 : Le destin tragique d’un Résistant guadeloupéen).
Engagement dans les FFI et arrestation
C’est en effet après l’armistice de 1940 que Cyprien, militant communiste, répond à l’appel du général de Gaulle et entre dans les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI). Acte particulièrement courageux pour un homme de 45 ans, chargé de famille, quand on sait que ce sont généralement de très jeunes gens (hommes et femmes), sans charge de famille, qui s’engagent à l’époque dans la Résistance. À ce titre, il fait partie d’une formation de Francs-Tireurs Partisans de la région parisienne jusqu’à son arrestation à son domicile de Goussainville le 17 octobre 1942.
En même temps que lui, neuf membres de son groupe sont arrêtés, non pas pour avoir été dénoncés par l’entourage, mais à la suite de filatures effectuées par les hommes de la Brigade Spéciale antiterroriste des Renseignements Généraux de la Police Parisienne. Aucune arme n’est saisie chez lui mais des carnets de notes que porte Cyprien ainsi que deux feuillets où figurent des rendez-vous.
Prison et condamnation à mort
Le 16 février 1943, soit après quatre mois d’emprisonnement, d’interrogatoires et peut-être de tortures, Cyprien comparaît avec ses neuf camarades FTP devant le tribunal militaire allemand du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas dans le VIIIème arrondissement. Les dix hommes sont condamnés à mort pour intelligence avec l’ennemi. Mais alors que ses camarades sont fusillés au Mont Valérien le 26 février, Cyprien se voit appliqué les directives du décret KEITEL, Nacht und Nebel, (en français »Nuit et Brouillard ») et est déporté en Allemagne pour y être rejugé par « un Tribunal du peuple ».
Tragique périple de la déportation et incertitudes sur les circonstances et la date de sa mort.
Le 1er juillet 1943, avec d’autres déportés, Cyprien est mis dans un train de la gare de l’Est et arrive le lendemain à Trèves où il sera transféré successivement à Hinzert, puis à Wittlich et Kiel pour y être rejugé. Du 10 novembre 1943 au 20 janvier 1944, il sera emprisonné à la forteresse allemande de Untermassfeld puis au camp de concentration nazi de Sonnensburg (aujourd’hui Slonsk) en Pologne occupée par les Allemands. C’est là que, selon certaines sources, il aurait été fusillé le 25 avril 1944 et où reposerait son corps, dans la tombe 662 au cimetière de cette ville. Information confirmée par la Commission Principale d’Analyse des crimes hitlériens en Pologne. D’autres sources, dont les informations officielles françaises, indiquent, sans doute à tort, que Cyprien serait mort non pas fusillé à Sonnensburg en Pologne, mais en Allemagne, à Wittlich, le 22 novembre 1943, dans des circonstances non élucidées.
Le décret Keitel : Nuit et Brouillard
Si les recherches faites par la famille de Cyprien, en particulier par sa nièce Mme Claudine Samson-Aubert et par son petit-fils M. Michel Samson, permettent de retenir pour son décès la date du 25 avril 1944, il faut savoir que, selon les informations prises sur Internet, « le décret Nacht und Nebel (NN) ordonnait la déportation de tous les ennemis intérieurs au Reich (opposants politiques et résistants) en Allemagne. Mesure de terreur et de dissuasion, ce décret faisait disparaître les personnes dans la plus totale discrétion, laissant ainsi la famille, les proches, et la population de manière générale, dans l’incertitude du sort des déportés. » C’est sans doute pour cela que, lors d’un voyage en Pologne avec son épouse en 2013, M. Michel Samson, n’ayant pas trouvé la tombe de son grand-père, m’a déclaré à juste titre dans un mail : « L’histoire de Cyprien, l’enfant des Saintes, n’est pas achevée. » Quoi qu’il en soit, à la date de sa disparition, Cyprien Jérôme Samson laisse six enfants âgés de deux à quatorze ans.
Hommage et reconnaissance
À Terre-de-Haut, sa commune d’origine, « Cyprien l’enfant des Saintes » reste un inconnu. Mais il n’en va pas de même sur le plan national puisqu’un décret du 5 janvier 1959 signé par le Président René Coty, attribue à titre posthume à notre héros, qualifié de « magnifique patriote », de nombreuses décorations et médailles dont on peut lire le détail ci-dessous :
Reconnu officiellement au plan national, comme « Mort glorieusement pour la France », Cyprien Samson est aussi honoré à Goussainville, sa commune de résidence, en France métropolitaine. Son nom figure sur le monument aux morts de cette ville dont une rue porte également le nom.
Et aux Saintes que pourrions-nous faire ?
Peut-être qu’à la suite de cette chronique, que personnellement nous nous chargerons de transmettre aux autorités communales, la municipalité de Terre-de-Haut pensera-t-elle à honorer comme il convient la mémoire de ses deux enfants « Morts pour la France » : Masséna DESBONNES précédemment cité, et Cyprien Jérôme SAMSON dont nous venons de lire l’histoire exemplaire. Au même titre que nos marins morts ou disparus en mer qui ont leur monument, ne serait-ce qu’une simple plaque à la mémoire des dissidents saintois et de nos deux héros de la seconde guerre mondiale serait la moindre des choses. Elle rappellerait aux Saintois d’aujourd’hui qu’ils doivent leur liberté au courage des enfants de la commune et à toutes celles et tous ceux, connus ou inconnus, qui, en Guadeloupe, en France et à travers le monde, n’ont pas hésité à se sacrifier pour qu’ils vivent libres et en paix. C’est le souhait que nous formons en ce jour de la commémoration de l’armistice du 8 mai 1945. Puisse-t-il être entendu.
Raymond Joyeux
Remerciements Nous adressons nos plus vifs remerciements à Madame Claudine Samson-Aubert et à Monsieur Michel Jérôme Samson, respectivement nièce et petit-fils de Cyprien Samson, à qui nous devons toutes les informations, les références et les documents manuscrits et iconographiques qui nous ont permis de rédiger, d’illustrer et de publier cette chronique.
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Samedi 24 février 2024
À la suite de cette chronique du 8 mai 2018 et grâce à mes interventions répétées auprès des autorités municipales d’alors, la Place des Héros a été inaugurée le 15 août de la même année en présence de Madame Yvette Martinet, fille de Cyprien. Une plaque commémorative a été apposée à cette occasion au nom de nos deux compatriotes, Masséna Débonnes et Cyprien Samson, morts pour la France. Aujourd’hui, vu la qualité médiocre de cette plaque, elle est complètement détériorée.
J’adresse une supplique auprès des responsables communaux d’aujourd’hui pour qu’une véritable plaque soit placée, non pas au-dessus d’un vulgaire panneau d’indication mais à un endroit digne du sacrifice de nos deux héros.
« 2015 verra le début des travaux et la réalisation d’un plan de gestion… qui devra aboutir à la valorisation des vestiges historiques et à un projet d’aménagement du site pour l’accueil du public. »
(Le Conservatoire du littoral- France-Antilles – 21 février 2015)
Si un seul habitant de Terre-de-Haut a vu un quelconque début des travaux d’aménagement de l’Îlet à Cabris, dont l’étude avait été menée par des « experts » voilà 9 ans, jour pour jour, nous sommes prêts à publier photos et témoignages !
Vous pouvez agrandir sur votre écran pour mieux lire.
Et c’est ainsi que l’on mène une commune en bateau… jusqu’à l’Îlet à Cabris, bien entendu !
Sans commentaire.
Publié par Raymond Joyeux Le mercredi 21 Février 2024
Au milieu de la nuit Il demandait le soleil Il voulait le soleil Il réclamait le soleil Au milieu en plein milieu De la nuit (voyez-vous ça ? ) Le soleil ! (il criait ) Le soleil ! (il exigeait) Le soleil ! Le soleil !
On lui disait : pour quoi faire ? Il répondait : la lumière Je veux faire la lumière Sur cette sale affaire.
On lui disait : mais quelle affaire ? Il répondait : la sale affaire La sale affaire de ma vie. Je veux toute la lumière Sur cette sale affaire.
On lui disait : votre vie ? Malheureux vous n’en avez pas Vous n’en avez jamais eu Vous avez celle des autres !
De parler de cette chose Comme si elle était à vous Quelle, quelle vanité ! Je vous déconseille d’en parler ! Vous vous feriez arrêter !
Il disait : vous détournez Notre conversation J’ai demandé le soleil Vous me parlez de police. On lui répondait : c’est vous C’est vous qui l’avez voulu Vous réclamez le soleil En plein milieu de la nuit, Demain vous exigerez Les ténèbres à midi !
« Pourquoi pas ? » répondait-il Je ne comprends rien aux heures Je ne sais pas calculer Je ne sais pas m’habituer Tout ce que je sais à présent C’est qu’il fait une nuit d’encre Et que dans cette nuit d’encre Je demande le soleil !
Or malgré tous nos efforts Nous n’avons pu lui donner La plus petite parcelle De la lumière solaire Au milieu de la nuit noire Qui le couvrait tout entier.
Alors pour ne pas céder Alors les yeux grands ouverts Sur une toute autre lumière Il est mort.
Publié par Raymond Joyeux Le samedi 17 février 2024
Grâce à l’album d’un ami, amoureux des Saintes, et grand collectionneur de cartes postales de nos îles, que nous remercions en passant, voici pour les nostalgiques des Saintes d’autrefois, quelques clichés de Terre-de-Haut avant les transformations que nous connaissons aujourd’hui. Avant surtout l’arrivée massive du tourisme.
Nous n’osons parler d’invasion, sachant que nous nous ferions taper sur les doigts, comme à l’école d’antan, par ceux qui souhaitent pour notre île un développement exponentiel de cette industrie lucrative déjà bien implantée aux Saintes. L’avenir nous dira s’ils ont raison ou non, sachant que beaucoup de stations touristiques métropolitaines et étrangères ont tendance à vouloir modérer, sinon limiter le nombre de visiteurs sur leur territoire, comme le montre le lien ci-dessous.
Une activité nécessaire, source de prospérité, difficile à canaliser
À l’évidence, le tourisme fait vivre, au bas mot, plus de la moitié de la population de Terre-de-Haut. Il est une manne indiscutable, source de profits pour nos îles, dont bénéficient à juste titre tous les secteurs qui y sont liés : transports, hôtellerie, restauration, hébergements, boutiques, bars, locations de véhicules, commerces, ventes de rue etc … Il est donc hors de question de lui tourner le dos !
Mais il est aussi, il faut le reconnaître, facteur d’inconvénients majeurs, comme, entre autres, la prolifération anarchique d’engins à moteur terrestres sur des voies non prévues pour une telle densité. Rendant journellement, principalement entre 9 à 16 heures, la circulation des piétons problématique pour ne pas dire pratiquement impossible. Et ne parlons ni des jours de vacances, petites et grandes, correspondant le plus souvent aux congés scolaires, ni des inévitables pollutions et dégradations liées au grand nombre de passants sur les mêmes lieux et sites… et parfois au non-respect des règlementations.
Loin de nous l’idée de suggérer à nos responsables une quelconque limitation en ce domaine. D’autant qu’il serait certainement très difficile, pour ne pas dire impossible, d’imaginer et de mettre en œuvre une éventuelle modération de l’afflux des visiteurs. Mais la question ne mérite-t-elle pas d’être posée ? Et ne serait-il pas urgent d’en débattre ? Laissons la réponse à ceux qui nous gouvernent, et continuons de profiter de la manne en dépit des inconvénients évoqués.
Lé Sent paradi sé péyi lontan…
Les clichés qui suivent ne sont pas une incitation à un retour en arrière qui serait de l’ordre du rêve, mais un clin d’œil amusant, nous l’espérons, à une réalité passée, comme le sont les archives qu’il fait bon de consulter de temps en temps… rien que pour le plaisir.
Voilà : nous espérons que cette brève rétrospective en images vous aura fait du bien. Calme et sérénité, certes, mais, ne l’oublions pas, une époque pas si lointaine sans eau courante ni électricité ! Sans télé, sans téléphone sans Internet, une époque encore plus lointaine où nos mères faisaient cuire les repas au charbon de bois, et où nos pères allaient à la pêche à la rame ou à la voile.
Publié par Raymond Joyeux le samedi 10 février 2024 Un grand merci à Claire Jeuffroy pour sa contribution photographique
Je ne sais si elle existe encore, mais il convient, de temps en à autre, de rappeler au bon souvenir de nos compatriotes qu’à une certaine époque, Terre-de-Haut pouvait se targuer de posséder une Association sportive particulièrement active, dénommée Avenir Saintois, au sein de laquelle évoluait, outre une équipe de football, une autre surtout de natation, l’une des pionnières en ce sport en Guadeloupe.
Nous avons publié sur ce blog plusieurs chroniques rendant compte de l’origine de cette association, créée au milieu des années 60. Avec les noms de ses fondateurs et dirigeants, ainsi que divers exploits réalisés par nos jeunes sportifs de l’époque.
Époque où l’esprit de bénévolat et d’engagement désintéressé animait fortement certains de nos ainés, engagement bénévole qui semble hélas aujourd’hui malheureusement en sommeil pour ne pas dire éteint. Cela dit, reconnaissons qu’au sein de l’OMCS actuel, des animateurs qualifiés font leur possible pour occuper le plus souvent sportivement les jeunes d’aujourd’hui, même si, à notre connaissance, la natation a été quelque peu abandonnée.
Néanmoins, dans ce domaine spécifique de la nage, où sont les Claude Azincourt, les Daniel et Denis Cassin, les Gilbert Samson, les Yves Espiand, les Geo Petit, les Georges et Maurice Vincent, les Jean-Pierre Péter, les Georges Molinié, les Eugène Hoff… d’aujourd’hui ? Et je ne parle que de quelques-uns parmi ceux, dont modestement votre serviteur, qui encadraient sans contre-partie, les équipes et qui donnaient de leur temps et de leur énergie pour porter à leur plus haut niveau de performances les recrues de nos divers équipes, aussi bien masculines que féminines. En cliquant sur le lien suivant, vous trouverez de quoi alimenter votre curiosité sur le sujet !
C’est pour ranimer certains de ces souvenirs que j’ai le plaisir de publier aujourd’hui une photo de notre équipe de natation, en compétition à la piscine intercommunale de Baimbridge lors de la saison 1974-75. Photo aimablement communiquée par notre ami Marc-André Bonbon, lui même membre de ce groupe de nageurs de cette belle époque, et que l’on reconnaît aux côté de Robert Geoffroy, délégué technique départemental à la Natation, en haut, à gauche de la photo.
Cette brochette de nageurs, toutes catégories confondues, arborant leurs médailles de champions de 1974, peut-être les reconnaîtrez-vous…
Si c’est le cas, vous pouvez vous rendre à la rubrique « votre commentaire » en bas de cette page et proposer des noms qui feront certainement plaisir aux intéressés…. 50 ans après !
En attendant je vous invite à consulter la page d’une autre chronique datée de 2021, consacrée à notre champion Max SAMSON et autres nageurs saintois de la belle époque.
En vous remerciant de votre fidélité, je vous souhaite à tous bonne lecture, vous renouvelle mon amitié et vous dis à bientôt pour une prochaine chronique…
Publié par Raymond Joyeux Le mardi 16 janvier 2024