Environnement : route touristique du Chameau, où en est la règlementation ?…

La saison touristique ouverte, Terre-de-Haut est, comme chaque année en cette période, particulièrement fréquentée. La tentation est grande alors, pour beaucoup de nos amis visiteurs, de louer pour une journée ou plus l’un de ces innombrables véhicules motorisés, électriques ou non, (scooters, voiturettes, vélos…) qui viennent s’ajouter à ceux déjà pléthoriques des résidents… Pour parcourir rues, routes et sentiers de la commune, parfois au détriment de la tranquillité générale et des règlements de circulation. Le témoignage qui suit concerne la route du Chameau, interdite en principe à tout véhicule quel qu’il soit. Et cela, pour laisser aux seuls marcheurs la possibilité de jouir du calme de ce massif mythique, d’apprécier pleinement, au détour d’un sentier, la beauté idyllique des paysages, de découvrir en silence la faune spécifique du site et l’exceptionnelle végétation qu’il abrite. Laissons la parole à Alain Joyeux, marcheur invétéré s’il en est, « va-nu-pied extasié, explorateur de confins innommés », comme l’a si justement défini un certain poète inspiré… (ce jour-là !)…

N.B. Lire ou relire la chronique de 2014 avec Roméo Léon en cliquant sur le lien ci-dessous, sans oublier le splendide commentaire d’Alain Joyeux sur le sujet...

https://raymondjoyeux.com/2014/01/17/une-balade-au-chameau/

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Tour Modèle du Chameau 1843 dont la plate-forme est aujourd’hui inaccessible  – Ph. R. Joyeux

Un témoignage éloquent adressé au Conservatoire du Littoral avec copie au Maire de Terre-de-Haut

Je suis Saintois résident et je parcours à pied l’île en permanence. Je gravis régulièrement le Chameau, empruntant la route bétonnée ainsi que la trace balisée en jaune qui mène de son sommet jusqu’au site de Crawen. Je me réjouis, comme tous ceux qui empruntent cette route à pied, que celle-ci ait été enfin libérée depuis quelques années de la circulation de véhicules et du va-et-vient des camions d’ordures qui ont arrosé quotidiennement de leurs détritus ce site protégé en « réserve de biotope » pendant des décennies.

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Arbuste typique du Chameau – Photo Raymond Joyeux

A l’entrée du site, sur la route qui mène à son sommet, existe à ce jour une barrière de fortune, avec un panneau pas très « officiel » sur lequel est inscrit : « Piétons autorisés uniquement », (déjà une ambiguïté dans la formulation : un touriste piéton m’a demandé un jour s’il devait demander une autorisation..! )

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Une barrière de fortune amovible, vite déplacée – Ph. R.Joyeux

Je tiens à vous signaler toutefois les infractions multiples à cette injonction, et peux témoigner de la  présence régulière de véhicules (scooters essentiellement) sur ce site. La dernière en date, ce samedi matin, 24 août 2019.

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Scooters à l’arrêt sur la route du Chameau – Ph. Alain Joyeux

Signalisation non respectée

Ce site est le seul endroit à Terre-de-Haut où le marcheur peut jouir d’une totale tranquillité indispensable à la sérénité de ces forêts et panoramas uniques, et considère comme très dommageable que cette limitation aux piétons soit régulièrement bafouée. La plupart du temps par quelques Saintois irrespectueux (je ne veux citer personne pour le moment, mais je le pourrais) ainsi que, ponctuellement par des visiteurs non résidents et  inconscients de la valeur de cette restriction en faveur de ce biotope extraordinaire

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Une signalisation sans équivoque très souvent bafouée – Photo R. Joyeux

Au-delà de l’incivisme désolant des contrevenants et du préjudice pour le site alors dérangé par le bruit et les gaz d’échappements, il est particulièrement fâcheux et désagréable de devoir subir, en tant que marcheur dans l’effort de cette ascension, l’arrogance pétaradante de ceux qui n’ont pas le courage, ni le respect, ni la patience d’aborder le site comme simple piéton. Ce dernier non seulement dérangé, mais souvent sujet à une attitude d’intimidation, d’agressivité, voire insulté par les contrevenants si on leur fait remarquer l’illégalité de leur situation ou tout simplement le manque de respect pour ce site protégé.

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Sentier pittoresque avant l’accès à la Tour – Photo R.Joyeux

Descente rapide particulièrement périlleuse 

Par ailleurs, si l’emprunt de cette route par des vélos électriques (c’est aussi le cas très souvent) ne présente pas de désagréments en terme de bruit et de pollution gazeuse, cette route reste particulièrement dangereuse (surtout à la descente). Le danger réside en premier lieu pour les cyclistes (risques d’accidents graves) mais aussi pour les piétons qui doivent éviter, parfois au dernier moment à la sortie d’un virage, la descente de ces bolides souvent lancés à toute vitesse, considérant cette route comme une piste de descente sportive… L’accès aux vélos (électriques ou non et aux scooters ou autres véhicules) devrait être également découragés définitivement par vos services sous la forme d’une barrière digne de ce nom et d’une signalétique officielle explicite, claire, avec menace d’amende (applicable et appliquées) pour les contrevenants.

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Cactée sauvage du massif du Chameau – Photo R. Joyeux

Ayant déjà signalé oralement cette situation sensible (et pour beaucoup de piétons intolérable) à votre agent en place à Terre-de-Haut il y a maintenant plus d’un an, ce dernier m’avait affirmé qu’un projet de barrière fixe infranchissable aux scooters et autre vélos électriques ( pouvant être ouverte seulement pour des véhicules de service officiels) était en cours…  J’aimerais que vous puissiez me confirmer la véracité de cette information avec des documents à l’appui, merci . Dans le cas d’un projet réel, je m’inquiète et m’impatiente de savoir quand aboutira sa réalisation ? Par ailleurs, je ne vois jamais cet agent patrouiller sur ce site où il y aurait matière à moult contraventions pour ces effractions (recettes qui auraient sans doute déjà financé l’installation d’une vraie barrière). Sa présence régulière permettrait sans doute de décourager ceux qui seraient tentés de braver cette interdiction.

Table de lave solidifiée et son frangipanier- Photo Alain Joyeux

Merci de répondre sur ce dossier de l’accès à la route du chameau.

Alain JOYEUX – Août 2019

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Le bourg de Terre-de-Haut au petit jour, vu de la route du Chameau. Ph. R.Joyeux

PS. Quatre mois après l’envoi de cette missive, et jusqu’à ce jour – 20 décembre 2019 – aucune réponse n’est parvenue à son auteur, ni de la Mairie,
ni du Conservatoire du Littoral.
Par contre une simple chaîne en guise de barrière a été installée !…

Publié par Raymond Joyeux, le 20 décembre 2019

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6 commentaires pour Environnement : route touristique du Chameau, où en est la règlementation ?…

  1. Cathy Voglimacci dit :

    Une chaine a été installee à quelques mètres des barrières, beaucoup plus dissuasive que ces dernières, compliquée à franchir pour les vélos électriques et pratiquement impossible pour les scooters…

    • raymondjoyeux dit :

      Merci Cathy pour cette précision.

    • ALAIN JOYEUX dit :

      Bonjour et Joyeux Noel !

      Oui en effet cette précision est importante. Une chaine a bien été mise.

      En effet, suite à ce signalement citoyen au conservatoire du littoral ( et copie en mairie) , monsieur le maire de TDH en personne m’avait répondu oralement qu’une barrière serait installée.

      Ce qui fut dit fut faît. je l’en remercie. Une bonne volonté et une action concrète qui méritent d’être positivement signalés.

      Toutefois, j’ai jugé opportun de laisser publier sur ce blog par RJ ma demande au conservatoire du littoral et à la mairie de TDH en l’état car, malgré cette installation plus concrète certes que la passoire précédente ( mais pas plus dissuasive, désolé…), je constate encore que le passage reste poreux pour les pareusseux intrépides…encore trop nombreux.

      Il suffit en effet de soulever un peu cette chaine pour faire passer un scooter, cela sans réelle difficulté… De plus, ce barrage plus symbolique qu’efficace, est installé après le premier virage: les contrevenants peuvent maintenant la franchir en toute discrétion, sans être vus depuis la route passante…

      Je trouve dommage que des moyens, du temps et de la force de travail aient été mobilisés pour une demi-mesure inefficace.Il s’agit tout de même de deux poteaux maçonnés, ce qui nécessite du travail .

      Cette propention aux demi-mesures, au bricolage « vite fait- pas très bien pensé  » ou « pas tout à fait terminé », revèle sans doute une siuation beaucoup plus générale , au delà de notre communauté, pour des questions sociales et politiques d’amplitude, des projets d’aménagement du territoire bien plus vastes…

      Au niveau des travaux publics, nous avons quelques autres exemples aux Saintes et cela ne date pas d’hier !
      Le fort Napoléon et autres batteries militaires de l’archipel construites à sueur et à sang et non inutilisés une fois terminées ont elles jetté en premier ce sortilège sur nos îles ?! : … aérodrome de Terre de Bas jamais utilisé, installation de gaines souterraines pour les fils électriques jamais mise fonction, un mythique et pathétique jet d’eau dans notre rade, le très discutable éclairage publique hors du bourg, une station d’épuration sous-estimée …. En Guadeloupe aussi, souvenons nous de la route sud de la souffrière jamais terminée et qui défigure depuis le massif, souvenons nous de la gare routière de Pointe à Pitre réalisée a grand frais et jamais utilisée parce que les bus ne pouvaient entrer… Il en va de même pour nombre de travaux pharoniques, inutiles ou disproportionnés à l’échelle de notre pays (autoroutes, aéroports…) mais surtout d’une multitude de mesurettes qui sont prises en permanence sans concertation ni reflexion et qui engagent, cumulées, une folle energie qui se gaspille…

      Cette ‘petite chaîne » semble certes insignifiante en comparaison d’un tunnel transalpin, mais il s’agit du même type de situation. Ici le financement pourra parraître sans doute dérisoire et les conséquences peu impactante au regard d’autres dossiers d’importance, mais il est je crois important de signaler encore ce type de disfonctionnement.

      Comment pouvons-nous collectivement,à l’echelle de notre petit collectif insulaire tout d’abord, penser ensemble un projet ? A qui la décision d’agir sera t-elle transmise? : une équipe qui réfléchit, qui confronte différents points de vue ? … et non une seule personne (pas forcément impliquée) qui prendra en charge tout un chantier (même si elle est à priori compétente, cettte personne ne pourra maitriser seule tous les parametres ). …. Une équipe qui se donne les moyens, en toute intelligence, avec économie et efficacité, d’aller au bout d’une idée? … une idée pensée dans ces tenants et aboutissants, et non baclée dans l’urgence ou dans le « ça ira bien comme ça « ? … Laxisme ? perte de la fierté d’un trvail bien mené et bien exécuté ?
      « Exécutisme » passif : Non remise en question par le « terrain » de mesures décidées en bureau ? …

      Une Pathologie sociale et civilisationnelle peut-être : ne plus être capable de cultiver le bon-sens et la qualité des choses ?

      S’agit-il d’une question d’intelligence collective non encore mature ? d’une incompétence d’avoir une vision claire, en perspective et à long terme ? … en bref, donner du SENS aux réalisions? serait-ce la lacune à l’origine de ce type débacle ?

      Le systeme de gestion de nos collectivités serait-il si déffectueux ? … de la petite commune jusqu’au rouages même de l’état…?

      • raymondjoyeux dit :

        Merci Alain pour ce commentaire constructif et intelligent. Dans le même ordre d’idée, rappelons qu’a été détruite et enfouie dans le béton, lors de la réfection du socle de la Croix de la Chapelle des marins, la plaque de marbre fixée à l’ancien socle. Or cette plaque mentionnait le nom de la famille David, donatrice du monument à la paroisse, avec la date de la donation et l’ex-voto qui l’accompagnait. Alors qu’il suffisait de la dévisser et la mette en lieu sûr pour la conserver intacte, elle a été tout bêtement cassée en petits morceaux et mélangée au ciment !!! Je lance un appel à celui ou ceux qui auraient photographié cette plaque avec son inscription de façon à la faire refaire par un marbrier. Sinon ce serait un pan de notre histoire et de notre culture commune qui aurait définitivement disparu par manque de concertation et de bon sens. Sans côté que la forme pyramidale du nouveau socle est d’une esthétique plus que douteuse, en disharmonie totale avec l’ensemble du monument.

      • Cathy Voglimacci dit :

        Je vous trouve sur ce coup plutôt injuste et sévère car cette chaine me parait au contraire bien adaptée aux lieux et à l usage. Un portail aurait dû comporter un portillon pietons qui aurait été peut poreux aux scooters avec un mécanisme facilement cassé ou fracturé. La chaine est suffisamment tendue pour rendre vraiment difficile le passage d un scooter sauf à le coucher et à perdre 50 % de son réservoir.. bref je me réjouis plutôt de cet équipement suffisamment dissuasif et efficace…

  2. Inaki dit :

    Il me semblait qu’il y avait à TdH un gardien du littoral, pétaradant en scooter à grande vitesse jour et nuit, pas toujours « en bon état » de veille et chargé de suivre l’évolution de tout ce qui concerne la protection du dit Littoral…Que fait il donc ? a t il des comptes à rendre à la mairie ou à tout le moins signaler ce qui ne va pas…à moins que tout cela lui aille bien évitant ainsi un rapport bien épuisant à ses supérieurs ? Pauvre TdH…désolé,mais il y a vraiment des espèces qu’il ne faut plus protéger…et ce ne sont pas les plantes…

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