Un long combat qui a finalement porté ses fruits
Au vu des graves événements en cours qui touchent notre commune, on peut considérer que le journal L’IGUANE et son Association L’Œil de l’Iguane sont le point de départ d’un dénouement attendu à Terre-de-Haut depuis près de 30 ans. À l’époque, la loi électorale interdisant à l’opposition d’avoir des représentants au sein du Conseil municipal, la majorité était alors seule à diriger la commune. Voici, pour l’Histoire, ce que nous écrivions dans le 1er N° du journal L’IGUANE, paru en octobre 1989 :
Tenir le pari
(Éditorial du N°1 du journal L’Iguane)
Un journal d’information aux Saintes ? Non, ce n’est pas un rêve ! Avec votre concours, nous pouvons tenir ce pari. Si vous nous soutenez par votre ouverture d’esprit, votre désir de suivre l’actualité locale, votre souci de la vérité, L’IGUANE deviendra votre journal… Il l’est déjà. Notre projet n’est pas à priori polémique. Nous souhaitons avant tout informer, mettre au grand jour, dans le respect des personnes et des faits, tous les problèmes susceptibles de vous intéresser : actualités communales, départementales et régionales dans les domaines politiques, maritimes, touristiques, culturels, sportifs… Nous voulons aussi, en vous proposant chaque mois des sujets de réflexion, en vous ouvrant les dossiers brûlants de l’actualité saintoise, aiguiser votre esprit critique, éclairer vos jugements et vos choix.
Mais pourquoi L’IGUANE, direz-vous ? Tout simplement parce que c’est l’emblème saintois par excellence. Animal inoffensif et peu agressif de nature, il sait observer de son œil placide et rond, garder son sang-froid et attendre patiemment son heure. Alors gare aux réactions s’il est dérangé ou brutalisé !
Et puisque nous voulons avec vous travailler dans l’Intérêt Général et l’Union pour l’Action Nouvelle et l’Évolution, l’I.G.U.A.N.E. sera naturellement notre sigle et notre ambition.
Un comité de vigilance pour quoi faire ?
(Suite de la première page du N°1 de L’IGUANE)
Le samedi 21 octobre 1989, s’est créé à Terre-de-Haut le Comité Saintois de Vigilance dénommé L’ŒIL DE L’IGUANE. Cette association en cours de constitution légale vise essentiellement un double objectif :
Légalité et information
Elle veillera, d’une part, comme son nom l’indique à faire en sorte que les débats et les décisions qui déterminent la gestion quotidienne de la commune et conditionnent son avenir se déroulent et se prennent dans la plus stricte légalité. Elle assurera d’autre part auprès de la population la plus large diffusion des informations relatives aux affaires communales. Dans le cadre de ce double objectif, le Comité, sans pouvoir ni prétendre se substituer à l’Assemblée municipale, s’attachera à mettre les élus en permanence face à leurs responsabilités. C’est-à-dire qu’il alertera chaque fois que cela sera nécessaire les autorités départementales, ministérielles ou judiciaires, s’il estime que les dispositions règlementaires en matière d’administration communale ne sont pas respectées. Il demandera le cas échéant aux autorités compétentes le contrôle des opérations budgétaires et la vérification des comptes de la commune.
Une plus grande participation
En définitive, par son existence même et les actions qu’il a l’intention d’engager, le Comité Saintois de Vigilance se propose de briser l’inertie de la population face à l’arbitraire des dirigeants municipaux et de susciter une plus grande participation des citoyens aux affaires publiques. Ce faisant, il entend contribuer à éliminer chez les élus la tentation fortement enracinée de considérer la Commune comme propriété privée sans contrôle ni transparence.
Une association ouverte à tous
Comme toute association déclarée, le Comité Saintois de Vigilance est ouvert à tous. La seule condition pour y adhérer est la volonté de respecter les statuts et les objectifs y définis. Chacun et chacune d’entre vous peut donc dès aujourd’hui prendre contact avec le secrétariat du Comité pour recevoir sa carte d’adhérent et régler sa cotisation qui donne droit pour un an à la gratuité du journal L’IGUANE.
Le Bureau de l’Association élu le samedi 21 octobre 1989
Président : Raymond Joyeux
Vice-Président Marc-André Bonbon
Trésorier : Jean-Yves Lognos
Secrétaire : Louly Bonbon
Secrétaire adjoint : Yolaine Hoff
Membres : Pierre Dabriou et Philippe Lognos
————————————- (fin de citation du journal)———————————
Un « Mot du Maire » édifiant
Rappelons que le journal L’IGUANE et son Comité de Vigilance ont été créés suite à l’échec de l’opposition aux élections municipales du 12 Mars 1989. À ce sujet il n’est pas inintéressant de rappeler ce qu’écrivait le maire de l’époque, M. Robert Joyeux, dans le Bulletin municipal de la Fête patronale du 15 août de la même année :
« À cette nouvelle équipe municipale constituée d’hommes et de femmes compétents et animée d’une certaine volonté de servir la commune, une nouvelle confiance s’est largement manifestée le 12 mars 1989 par la majorité des Saintoises et Saintois pour la Continuité du Développement de notre île.
Cette confiance, certes justifiée, une fois de plus ne sera pas trahie. Tel est aujourd’hui encore l’un de mes engagements et évidemment celui de toute l’équipe municipale qui a à cœur cette gestion communale autant, sinon plus que ceux qui ont la prétention d’avoir le monopole des idées et le don des succès d’un développement « miracle » pour notre île. À ceux-là, je leur dis qu’il serait peut-être temps de mettre les « pieds par terre » (sic) et de cesser de « rêver » !… et qu’il faudrait d’abord qu’ils soient capables de se rendre utile (sic) avant de chercher à être utiles au risque de créer une mutation profonde, désastreuse et irreversible. (sic)
À ceux-là je leur dis enfin que bien des portes sont ouvertes pour assurer ensemble le développement de l’île, mais qu’il faudrait pénétrer normalement et ne pas chercher à les enfoncer car dans ce cas la chute sera inévitable et les dégâts que plus importants… »

Mars 2000 : intronisation du nouveau maire – Photo Bulletin municipal TDH
Début de l’an 2000, soit onze après ces écrits prémonitoires, à la suite d’une succession de déficits communaux record, ce maire « compétent » a été forcé de démissionner pour devenir simple conseiller municipal, prenant soin de désigner à la tête de la commune son successeur qui sera élu en 2001, puis réélu en 2007 et 2014. Aujourd’hui sa prédiction de 1989 d’une « chute brutale et de dégâts que plus importants » s’est confirmée… pas pour ceux, malheureusement, qu’il croyait, mais bien, hélas, pour lui, son successeur et leurs amis… Qu’ajouter de plus ? Sinon que 18 ans plus tard, à la suite des déboires judiciaires que l’on sait, c’est au tour du maire, successeur du précédent, écopant de 10 années d’inéligibilité, d’être contraint à la démission.
C’est ainsi qu’en ce mois de mars 2018, toute la communauté saintoise est suspendue à la nomination de celui ou de celle qui tiendra les rênes de la commune jusqu’aux prochaines élections municipales de 2020… Mais, en attendant l’émergence d’une nouvelle ère démocratique plus glorieuse que les précédentes, que d’événements malheureux la population de Terre-de-Haut a vécus pour une si petite commune !
Documents pour l’histoire
Pour mémoire : plusieurs fois traduit en justice par le maire d’alors, aux frais du contribuable, mais jamais condamné, le Journal L’IGUANE, fer de lance de l’opposition de 1989 à 1992, a publié 28 N°, soit 224 pages, format A4, d’articles, de réflexions et de propositions en faveur de la démocratie locale et de la transparence. Aujourd’hui, il récolte dans la douleur le fruit de son juste combat. Puisse notre commune reconquérir pour les années à venir et dans l’apaisement retrouvé les voies de la liberté d’expression, de l’égalité et de la fraternité.
Raymond Joyeux
Salut raymond,
Une photo résume à elle seule la tragédie qui nous arrive: Celle sur laquelle se rassurent le parrain , la marraine , le coopté et le déchu. En poussant plus loin la reflexion, je me rends compte que l ‘auteur de ce cliché -que je felicite chaleureusement – a immortalisé de manière magistrale les travers de la vie politique en Guadeloupe. Quel chef d oeuvre photographique. Bravo l’iguane. je me régale de la beaufrerie de nos élus ; tout autant je me désole de leur entre soi malsain. Bref ils restent tous pantintiques nos cavalièrs de la crapulerie Avec eux la langue française est assurée de s enrichir de mots nouveaux , d expressions fleuries…Terre de haut la makrel. Le prévôt. Bonossio.
Article qui était très attendu!Tous mes remerciements à Mr Raymond Joyeux pour le travail colossal de grande qualité qu’il effectue !