Copenhague (2ème jour)
Couchés tard la veille, après une harassante mais agréable journée de marche à travers la ville et sur le port (voir chronique du 25/09), c’est à 9 heures du matin que nous sommes sur pied ce dimanche 7 août. Il fait beau quoiqu’un peu frisquet. C’est le moment propice pour penser à nos parents et amis restés au royaume de France ou à la douce chaleur des Tropiques… Et pour leur témoigner notre affection ou notre amitié, rien ne vaut une petite carte postale et quelques mots gentils griffonnés dans un café. Les SMS et autres e-mails accompagnés de photos marchent aussi mais une vue du pays, affranchie avec un vrai timbre et le cachet de la poste locale faisant foi, c’est autre chose. Et dire que la Poste française a purement et simplement banni les flammes des sceaux postaux qui ont fait pendant longtemps le bonheur des philatélistes !
On se demande quel hérisson les a piqués au ministère. Il faut désormais ouvrir son courrier pour en connaître la provenance. Une seule et laconique indication sur l’enveloppe : FRANCE ! Encore heureux, mais quelle ineptie ! Paradoxe et aléas du courrier, nos cartes ne prendront que trois jours pour parvenir aux Antilles alors que celles destinées à la Bourgogne arriveront bien après notre retour. C’est à croire que pour expédier le courrier en France continentale, à moins de 1000 km, la poste danoise utilise cet élégant mais peu véloce voilier photographié dans une vitrine ! À moins que cette entourloupe soit à mettre au compte de NOTRE service public d’acheminement et de distribution particulièrement délabré… il faut, hélas, le reconnaître. Pour preuve, cette lettre postée de « FRANCE » le 20 octobre et reçue aujourd’hui 4 novembre à Pointe-à-Pitre, sans flamme sur l’enveloppe, évidemment, ni indication de ville ou de commune !
Mais ne perdons pas de temps en vaines considérations, une journée riche en émotions nous attend et je risque de vous décourager, chers lecteurs, en digressions hors sujet. Donc pour revenir à nos moutons voilà le programme de cette ultime journée à Copenhague :
1 – Visite du quartier latin
2 – Halte et repas aux Halles
3 – Musée Glyptothèque
4- Ville libre de Christiania…
La visite du quartier français dit aussi quartier latin
Équivalent de notre Quartier Latin parisien, ce quartier médiéval estudiantin de Copenhague fait partie des visites incontournables, avec beaucoup d’autres, de la capitale danoise. C’est après avoir déambulé dans les grandes artères limitrophes, les nombreuses rues commerçantes et fait escale dans quelques-unes des boutiques « à la mode » que nous parvenons au cœur de cette partie de la ville, lieu de rendez-vous des intellectuels danois très prisé des visiteurs. Un café à l’enseigne de L’Éducation Nationale attire notre attention et c’est inévitablement que j’en photographie la façade, sans prendre hélas le temps d’y pénétrer, ayant déjà flâné deux heures aux alentours, et amplement satisfait notre curiosité mercantile et culturelle. Il faut dire que nous avons quitté notre gîte à 11h30, et qu’une escale gastronomique serait la bienvenue à ce moment de la journée. Aussi prenons-nous la direction des Halles, autre curiosité et étape obligatoire de ce périple de rêve.
Le Marché couvert de la place Israels Plads : le Thorvehallerne
En réalité, ce ne sont pas les coupoles de verre qui font la célébrité architecturale de ce marché que nous découvrons, mais une réplique provisoire construite à l’identique. Situé à quelques mètres seulement, le « vrai » marché couvert, le plus grand de Copenhague, est pour le moment en rénovation. Mais nous ne perdons rien au change et il faut être averti pour s’en rendre compte ! La surface (700 m2) est la même ainsi que le nombre des restaurants, boutiques et kiosques prêts à nous recevoir et à satisfaire notre appétit grandissant et nos papilles en ébullition. Le temps de faire le tour de ce palais de la dégustation, de trouver quatre places libres et de choisir nos menus, nous sommes radicalement émerveillés autant par la diversité, la qualité et la fraîcheur des victuailles que par l’accueil, la disponibilité et la gentillesse du personnel. Fidèles à notre habitude, nous ne commandons que des spécialités. Simplicité, authenticité, telle est notre devise gastronomique. Le tout, bien entendu, arrosé d’une belle bière locale mousseuse à souhait, à l’arôme et à la saveur incomparables.
Enfin, au Marché Thorvehallerne, pour reprendre une précision trouvée sur le site visitdenmark.fr, et que je confirme : « aux restaurants et aux petits kiosques s’ajoutent les vendeurs et les producteurs qui offrent leurs marchandises aux visitateurs, comme d’excellentes sélections de thé, café et d’autres produits alimentaires. »
En route pour le Musée Carlsberg
La troisième étape de notre visite de Copenhague en ce dimanche 7 août, n’est autre que le Musée Carlsberg situé au centre-ville, assez loin d’Israels Plads, ce qui nous oblige à prendre le métro. Petit moment de repos pour nos jambes, propice en même temps à la digestion. Il ne faut néanmoins pas s’endormir car la journée avance à grands pas, même si le soleil se couche encore assez tard en ce troisième tiers de l’été. Ce Musée, nommé Glyptothèque, a été créé par le fils du célèbre brasseur Carlsberg et construit en trois étapes : 1897 – 1906 – 1996. Sa réputation internationale vient de toutes les collections exposées, danoises et étrangères : peintures et sculptures notamment, enrichies d’une collection d’art étrusque. Le temps nous manque pout tout voir et apprécier. Entre les Gauguin, Monet, Pissaro, Cézanne, Renoir, Delacroix, Degas, Toulouse-Lautrec, Bonnard, pour ne citer que les Français, nous ne savons où donner du regard. Sans compter les pièces uniques de la statuaire grecque et romaine qu’il faut voir à tout prix, ainsi que les salles réservées à Rodin, aux bas-reliefs égyptiens, aux sarcophages… C’est merveille à tous les étages et recoins de ce fantastique temple de la culture. Heureusement, pour nous guider des dépliants nous renseignent sur les pièces exposées ce qui nous facilite le parcours. Mais pour vraiment tout apprécier il faudrait une seconde et une troisième visites. Retenez bien l’adresse de ce Musée : 7, Dantes Plads, 1556 Copenhague, Danemark, en face des Jardins du Tivoli.
Christiania : la ville libre de Copenhague

À l’entrée de Christiania – Ph. R. Joyeux
Il est impensable de séjourner à Copenhague sans avoir parcouru la ruelle centrale de ce quartier édifié en 1971 sur les terres d’anciennes casernes et autoproclamé « Ville libre de Christiania ». C’est ce que nous faisons en cette fin de journée du 7 août 2016. Ville libre certes, mais truffée d’interdictions, en particulier celles de porter des armes et de prendre des photos, ou alors il faut être particulièrement discret et ne pas se laisser prendre en flagrant délit. Des gardes parmi les résidents veillent, qui sont prêts à vous bondir dessus et vous confisquer appareil photo ou portables et pas gentiment, à ce qu’il paraît, et ce, en dépit les effets euphorisants du cannabis que l’on peut se procurer et « consommer » à sa guise en toute liberté, à l’exclusion de toutes drogues dures dont la vente est interdite sous peine de bannissement. Communauté autogérée, en conflit permanent avec les autorités, mais qui tient bon malgré la date déjà fixée par le gouvernement danois de l’évacuation de la zone et sa destruction annoncée. En attendant, au son d’une musique endiablée exécutée par un groupe hippie sous un chapiteau improvisé, nous parcourons en toute quiétude, avec d’autres visiteurs impassibles, ce paysage insolite quasi urbain aux baraques à l’architecture improbable, incrustées au milieu de la verdure et d’un plan d’eau troublé uniquement par les vaguelettes soulevées par le vent du large. Nous faisons le tour de la zone pour regagner nos pénates, la tête emplie d’images et d’émotions, plus que satisfaits de notre séjour danois et prêts à poursuivre plus au nord notre périple puisque demain lundi 8 août, nous naviguerons vers la Suède et sa mythique capitale : Stockholm.

Sculpture insolite ( ph. R. Joyeux prise en cachette)
Merci Raymond, pour nous avoir fait partager votre voyage.
Liliane CORBIN