Après Érika, les Saintois solidaires des Dominiquais

Des pluies torrentielles

ÉRIKALe 27 août dernier, la tempête tropicale Érika déversait sur l’île touristique de la Dominique une quantité jamais vue de pluie en 24 heures. Résultat : inondations, routes coupées, habitations détruites ou emportées, installations aéroportuaires endommagées. Une Île   dévastée, déplorant la mort d’une quarantaine de ses habitants et plus d’une vingtaine de disparus. Un cadavre non identifié a été retrouvé au début de la semaine dernière par des pêcheurs de Terre-de-Bas et remis aux autorités guadeloupéennes avant son rapatriement probable vers la Dominique dans les jours qui viennent. Démunis de tout, au lendemain de la tempête, les Dominiquais sont en attente de vêtements, d’eau potable et de denrées alimentaires de première nécessité, les cultures vivrières ayant particulièrement souffert. D’ailleurs, Terre-de-Haut et Pointe-à-Pitre qui avaient l’habitude de voir arriver chaque semaine les embarcations dominiquaises pleines à ras bord de fruits et légumes du pays, n’ont reçu depuis la tempête aucun approvisionnement et s’inquiètent du sort des maraîchers avec lesquels Saintois et Pointois avaient sympathisé.

La solidarité s’organise et se concrétise

11934984_677108195723707_4000103573714631862_nLa compagnie maritime locale CTM Déher, ne pouvant rester en marge du mouvement de solidarité avec les Dominiquais, a proposé spontanément ses services pour la collecte et le transport des marchandises vers la capitale Roseau. En partenariat avec Capès-Dolé, société productrice d’eau minérale de la Guadeloupe, la Croix Rouge, la Municipalité de Trois-Rivières, l’Association Roseline, et un particulier qui a fourni du charbon, pas moins de 10 tonnes de marchandises ont été collectées et acheminées gracieusement le dimanche 6 septembre au matin vers la Dominique. Le capitaine du navire Antoinette, Raoul Déher, fut chaleureusement reçu à Roseau avec son équipage par les autorités de l’île. Particuliers, commerçants, associations caritatives, tous les participants à ce geste de solidarité, et bien entendu la CTM Déher ont été remerciés par le Premier Ministre de la Dominique, venu en personne recevoir les dons des Saintois de Terre-de-Haut et des habitants de Trois-Rivières. Par ailleurs, ceux de Terre-de-Bas, de Désirade et de Marie-Galante ont acheminé par leurs propres moyens vivres et vêtements, tandis qu’en Guadeloupe proprement dite, les aides de toute nature se concrétisaient également à l’initiative du CORECA (Contacts et Recherches Caraïbes) en faveur des sinistrés.

Des photos de l’aide humanitaire aimablement communiquées par la CTM DÉHER

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Une absence regrettée : celle de la municipalité de Terre-de-Haut

Comme pour l’après cyclone HUGO en 1989 et contre toute attente, à notre connaissance, la Municipalité de Terre-de-Haut ne s’est pas associée à ce geste de solidarité envers la Dominique. Le Journal L’IGUANE, datée de décembre 1989, déplorait déjà, sous la signature de Brudey Hilaire, l’absence de nos instances dirigeantes de l’époque. Dans un article publié dans le N° 0 de ce journal, H. Brudey relate comment, sous l’égide de l’organisation Désirade Spécial Hugo, de jeunes Saintois avaient œuvré spontanément à la collecte et à l’acheminement de vivres pour nos compatriotes de la Désirade durement touchés par ce terrible ouragan :  » Deux jours plus tard (après le passage de Hugo), écrivait Hilaire Brudey,  un  groupe de jeunes Saintois forme un comité de solidarité. Toute une stratégie est élaborée (contacts, affichages, annonces sur les ondes…) Nous jugeons alors utile d’associer la municipalité à cette opération. Une demande d’autorisation est faite pour l’utilisation des panneaux publics d’affichage. La réponse est sans surprise. C’est un refus catégorique du maire qui précise que « les panneaux publics sont réservés aux opérations d’utilité publique. » Chers lecteurs, décelez le caractère non-public de ce mouvement de solidarité ! »… Mais, heureusement  la population de Terre-de-Haut, les commerçants, et déjà la CTM Déher, avaient répondu présents et étaient aux avant-postes de la solidarité.  Et c’est sur l’un des navires des frères PINEAU, Petit Novice, sous la conduite de Césaire Pineau, que le transport vers la Désirade a eu lieu. À 26 ans de distance, on retrouve les mêmes réflexes des mêmes individus : conscience aiguë de solidarité humaine chez les uns, absence délibérée d’humanité chez les autres. Comprenne qui pourra… Les années passent, les temps changent, les hommes restent les mêmes.

hugo iguane

***
Nous remercions vivement la CTM DÉHER  pour son geste et pour nous avoir autorisés à utiliser ses clichés de l’Opération : SOLIDARITÉ ENVERS LA DOMINIQUE. Comme nous remercions la population de Terre-de-Haut, de Trois-Rivières, des autres communautés insulaires et de la Guadeloupe en général pour ce magnifique élan de solidarité. Un jour, ce sera peut-être notre tour d’avoir besoin de l’aide extérieure. Nous sommes en pleine période cyclonique et
souvenons-nous du séisme de 2004.

R. Joyeux

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3 commentaires pour Après Érika, les Saintois solidaires des Dominiquais

  1. Deher dit :

    Merci à toi Raymond pour cette publication, il est bien dommage que le magazine l’iguane n’a pas pu continuer.

    • raymondjoyeux dit :

      Pour mémoire, Dolly, le « magazine » L’IGUANE, comme tu dis, a vu le jour en décembre 1989, 3 mois après le passage du cyclone Hugo. Créé par l’opposition, à une époque où celle-ci n’avait pas droit à la parole au sein du Conseil Municipal de Terre-de-Haut, il fut pendant 4 ans l’organe de l’Association et Comité de vigilance L’ŒIL DE L’IGUANE. Vingt-huit N° de 8 pages ont vu le jour, dénonçant chaque mois, preuves à l’appui, les irrégularités manifestes et les agissements antidémocratiques du maire en place et de son conseil, proposant parallèlement des solutions aux nombreux problèmes de notre île. Après 4 ans d’existence et plusieurs procès gagnés contre la municipalité, la relève n’ayant pas pris le flambeau, L’IGUANE (Intérêt Général et Union pour l’Action Nouvelle et l’Évolution) a cessé de paraître. Les choses n’ayant guère évolué depuis en matière de comportement et de mentalité politique de nos élus, faute de créer un autre journal, un projet d’édition de L’IGUANE, en un seul volume des 28 N° parus, est en cours. Ne serait-ce que pour l’histoire de notre commune, nous pensons mener à bien ce projet qui constituera une source d’informations et une référence pour les générations à venir.

  2. Alain Thouret dit :

    Bravo pour cet élan de solidarité.

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