Bonjour chers amis. Comme promis, me voilà de retour. J’espère que vous avez passé de belles et fructueuses vacances et que la rentrée n’a pas été trop dure. Je sais, ce sont des expressions banales et convenues, mais elles veulent dire ce qu’elles veulent dire et je n’ai malheureusement pas d’autres mots… Pour prolonger mentalement ce bel été qui s’achève, je vous propose en plusieurs chroniques (j’ignore pour l’instant combien), le compte-rendu de notre périple nordique en sollicitant votre indulgence pour la longueur des textes et la médiocrité des photos pas toutes réussies. Bonne lecture.
R. Joyeux
La culture en marchant : La Dordogne – Paris
Après une quinzaine de jours d’un beau temps exceptionnel mis à profit du 14 au 18 juillet pour découvrir la Dordogne et ses surprenants villages perchés, nous voilà de retour à Paris le 31 après un crochet viticole trop rapide par la Bourgogne. Lever tardif ce lundi 1er août. Ce qui ne nous empêche pas de faire une virée dans la Capitale l’après-midi, sous le soleil. Et de nous rendre chez Gibert, le célèbre temple parisien de la littérature et du voyage, Boulevard Saint-Michel. Histoire de nous mettre en condition pour notre imminent périple en pays scandinaves. Bien qu’ayant déjà préparé minutieusement cette longue et très prometteuse expédition, mes trois accompagnateurs, Alex, Anne et Chantal (voir chroniques romaines de l’été 2014) s’attardent aux rayons cartes et guides au cas où un détail pittoresque « à ne rater sous aucun prétexte » leur aurait échappé et qu’ils comptent ajouter à leur lot déjà bien fourni de visites. J’achète pour ma part et pour une cinquantaine d’Euros, un livre de Kenneth White que je n’avais pas : La mer des lumières ; les dernières parutions en poche de Jim Harrison, immense écrivain-voyageur américain s’il en est, récemment disparu ; Les chansons de Bilitis du sulfureux Pierre Louÿs, et pour finir, en occasion, Mémoire de fille d’Annie Ernaux dont j’ai entendu beaucoup de bien sur une radio nationale mais qui – opinion toute personnelle – ne m’a pas particulièrement emballé.
Escapade nordique : que du plaisir !
Première étape : Amsterdam
Cinq heures 45 de route prévues pour 514 Km que nous parcourons à vitesse raisonnable en nous relayant. Une petite pluie nous accompagne en ce mardi 2 août 2016 jusqu’en Belgique. Partis de Paris à 9h55, nous arrivons à notre première destination, Amsterdam, à 18h36, sous un ciel à peine dégagé, non sans avoir fait une escale gastronomique obligée à Gand, ville que nous connaissons déjà mais que nous tenons à « revoir », ne serait-ce que pour ses succulentes bières – interdites au chauffeur -, ses inimitables moules-frites et son non moins célèbre waterzooï !
Le Quartier Rouge
Qui n’a jamais rêvé de connaître un jour Amsterdam et son port mythique si magistralement chanté par Jacques Brel ? Rêve amplement réalisé pour nous, même si pour le Port il nous faudra attendre la troisième journée du séjour. Chaleureusement accueillis par nos hôtes à notre arrivée en début de soirée, nous ne nous attardons pas à notre gîte. Et c’est une fois installés que, la nuit à peine tombée, nous gagnons le centre-ville par bus avant de sillonner pédibus cum jambis, sous une pluie fine rafraîchissante, et portés par un imposant fleuve humain, les quartiers les plus chauds de la célèbre cité où s’exhibent en vitrines de jeunes et jolies prostituées à la tenue plus qu’aguichante. Amsterdam, cité internationale de 840 486 habitants (1 350 000 avec l’agglomération), et capitale du royaume des Pays-Bas, bien que le siège du gouvernement et les principales institutions se trouvent à La Haye… Laissant pour les jours suivants visites de musées et déambulation le long des canaux, nous regagnons nos pénates vers 23 heures, heureux de retrouver nos lits après la fatigue de la route et un frugal repas-maison à base de tomates et de saumon poivré, le tout arrosé d’une mousseuse bière locale à vous faire tomber !
Le royaume du vélo
Ce qui frappe d’abord le visiteur parcourant Amsterdam c’est la quantité incroyable de vélos qui circulent dans la plus parfaite discipline, respectant scrupuleusement les couloirs prévus à cet effet. Certes, la ville est surtout réputée pour ses majestueuses demeures du Siècle d’Or, ses musées incontournables, ses canaux semi-circulaires, ses quelque 1500 ponts, ses coffee shops où le canabis se négocie librement, son fameux quartier rouge évoqué plus haut et la Maison d’Anne Franck, mais les files ininterrompues de citadins (et sculpturales citadines) à vélo sont à elles seules un spectacle plus qu’étonnant qui n’a pas manqué de nous séduire et que nous retrouverons tout au long de notre fabuleux parcours en pays scandinaves…
Rembrandt et les harengs fumés
Venir à Amsterdam sans goûter aux « spécialités » locales serait une faute impardonnable. Pour cela nous comptons sur notre guide-maison qui nous a concocté un programme digne d’une agence de voyage de haut niveau, privilégiant surtout le culturel, mais un culturel joyeux et sans snobisme où la gastronomie simple et populaire tient une large place…
C’est néanmoins par la visite du RijksMuseum que nous débutons cette journée déjà bien entamée du mercredi 3 août. Célèbre pour sa façade début XIXème, ce merveilleux musée propose, parmi d’autres, de précieux tableaux de Rembrandt dont l’Autoportrait en Saint-Paul et la Ronde de nuit qu’à cause de la foule j’ai du mal à photographier en entier. Aussi je préfère vous présenter ci-dessus la façade du musée, qui est à elle seule une œuvre d’art, prise ici sous un angle pas très orthodoxe, je l’admets. Et pour me faire pardonner mon évident manque de professionnalisme, je vous convie à vous rendre sur le Web pour admirer les chefs-d’œuvre du maître qui y sont exposés et… admirablement photographiés…
Rue zootsteeg
Le ciel me le pardonne également, car parodiant le Saint Évangile, Matthieu ch. IV- versets 3-4, je dirai que l’homme ne vivant pas que de peinture, il nous faut, après ce génial bain pictural, nous préoccuper de satisfaire nos misérables appétits alimentaires quelque peu aiguisés par ce trop plein d’émotions. Il est plus de 14 heures et nous devons trouver l’adresse de cette échoppe de hareng débusquée par notre guide inspirée. Une petite marche à travers des ruelles surpeuplées et nous voici enfin assis, rue Zootsteeg, dans la minuscule salle de ce fish-shop original et combien appétissant ! Une seule tournée de sandwich au hareng ne nous suffit pas. Pour terminer notre bière nous commandons un second service en changeant de spécialité, histoire de contenter à satiété nos papilles émoustillées ! Quel pur bonheur que cette dégustation de hareng ! Le patron, prévenant et jovial, nous accueille comme des habitués. Ah ! si nous l’étions il nous verrait souvent à sa boutique…
Le Port, Van Gogh et les patates géantes
Étrange amalgame, me direz-vous, que ce sous-titre olé-olé. Et pourtant c’est dans cet ordre que notre dernier jour à Amsterdam se décline. J’ai, bien sûr, faute de place, passé sous silence nos nombreuses et instructives pérégrinations le long des canaux, la visite de quelques boutiques de faïence et de souvenirs, la maison d’Anne Franck, un arrêt fructueux dans une librairie américaine et une promenade dans le béguinage. Autant de merveilleuses étapes qui occupent la fin de notre matinée du jeudi 4 août. Matinée que clôture vers 13 heures une dégustation de frites arrosée d’une bonne bière rafraîchissante, car, figurez-vous, le soleil nous accompagne.
Et c’est vers 15 heures ce jeudi 4 août, qu’ayant réservé nos billets pour la balade en bateau mouche, que nous prenons place sur l’une de ces innombrables embarcations qui sillonnent les canaux de la ville en passant enfin par le fameux port de la chanson de Brel. Que de merveilles nous éblouissent au cours de cette mini croisière (plus d’une heure cependant) ! Les mots me manquent pour vous les décrire et la place est restreinte pour les illustrations. En plus de nous permettre de reposer un peu nos pieds fatigués par trois fantastiques jours de fructueuses déambulations, cette promenade sur l’eau est pour nous l’occasion de découvrir et d’admirer quelques-uns des 800 monuments qui jalonnent le circuit. Pour les voir tous il nous aurait fallu une journée et le temps nous est compté. Ce moment privilégié de notre périple pourrait être cependant le point culminant de notre séjour à Amsterdam, s’il ne nous restait encore tant de choses à découvrir dont le musée Van Gogh, notre prochaine escale à terre.
Nos billets payés d’avance, c’est en évitant l’impressionnante file d’attente que nous entrons au musée Van Gogh, notre dernier bain culturel néerlandais. Il faut y être allé et y être resté des heures pour réaliser ce que représente pour la Hollande et le reste du monde ce temple moderne de la peinture, édifié en 1973 et consacré au prodige enfant du pays, Vincent Van Gogh. Musée qui reçoit chaque année pas moins d’un million de visiteurs enthousiastes.
Heureux de faire partie de ces innombrables privilégiés qui ont pu s’y rendre, nos yeux ne sont pas assez grands, nos sens pas assez en éveil, pour apprécier à leur juste valeur émotionnelle les tableaux du peintre et de ceux qui l’ont inspiré. Pour saisir son évolution et parcourir les nombreuses lettres qu’il a adressées à son frère Théo. Bien sûr, nous n’avons pu admirer que quelques-uns des 500 tableaux et autres reliques de l’artiste exposés par roulement, mais c’est la voix du haut-parleur annonçant la fermeture qui nous tire de notre émerveillement et nous oblige à la sortie tant nous sommes pris par la magie du lieu et des œuvres présentées. J’ai dit plus haut que la balade en bateau mouche pourrait être le point culminant de notre séjour amsterdamois, mais je crois que je me trompe. C’est cette visite à Van Gogh qui en est l’apothéose et ce n’est ni Chantal, ni Anne, ni Alexandre, amateurs invétérés et très éclairés d’art et d’histoire, qui me contrediront… Du moins je le crois.
Et pout finir…
Avant de nous rendre une ultime fois au centre ville faire du lèche-vitrine et bien nous imprégner de l’ambiance particulière du quartier rouge où se préparent les dernières parades de la Gay Pride, surnommée ici Canal Pride, nous profitons des derniers rayons du soleil encore tiède de ce début août pour aller déguster une spécialité originale à base de pomme de terre hors norme, fourrée et assaisonnée d’un mélange de fines herbes, de salade hachée et de poisson de la Baltique, saumon ou hareng, au choix. Fort de ma première expérience en ce domaine, je vous laisse deviner ma préférence grâce à la photo ci-dessous, si tant est qu’elle vous permette de découvrir quelques indices…
C’est la nuit. Au centre ville, les rues et les ponts, décorés aux couleurs de l’arc en ciel, sont bondés, la circulation pédestre difficile, de la musique et des chants joyeux (!), ponctués des scintillements saccadés des spots, résonnent de l’autre côté du canal. C’est un défilé ininterrompu de tenues bigarrées. Des gens s’embrassent librement ou se tiennent par la taille, tous sexes confondus. Pris dans ce tourbillon libertaire unique au monde, nous devons contourner la fête pour gagner la station de bus. Il est minuit, nous sommes de retour à la maison pour une dernière nuit aux Pays-Bas. Demain : direction Copenhague (plus de 9 heures de route dont une de ferry). Si vous le souhaitez, je vous donne rendez-vous ici-même dans quelques jours pour de nouvelles aventures… et les prochaines chroniques. À bientôt… peut-être !
Texte et photos : Raymond Joyeux.
Bonjour Raymond A en faire des envieux des vacances de rêve.merci de nous faire rêver.merci de ton passage à mon restaurant 🍴 et merci pour ta richesse culturelle et généreuse de mon côté j’attends des nouvelles de Chantal concernant notre projet car je projette le déplacement autour du 22mai j’attends sa visite pour min festival du 6 au 14 mai. Bonne réception C.m
Le compte-rendu de ce voyage me fait revivre le mien, il y a … quelques années. Merci Raymond !
Bonjour Raymond cela me rappelle également une époque, c’était en 1987. Amsterdam, 30 jours en mer du Nord puis Bodo en Norvège….Le musée Van Gogh m’avait fait découvrir l’impressionnisme, le quartier rouge ce côté étonnant d’Amsterdam.