Les nombreux sites Internet, officiels ou privés, traitant de l’actualité saintoise et présentant occasionnellement aux internautes des « Artistes saintois » circonscrivent étonnamment leur choix aux seuls représentants de la peinture et de l’artisanat. Arts plastiques visuels, intéressants à plus d’un titre, certes, mais à l’exclusion des autres productions comme la musique, la chanson et plus généralement la littérature et la poésie. Or il se trouve que beaucoup de nos compatriotes aiment et pratiquent également à des degrés divers ces dernières formes d’art, sans être reconnus à leur juste valeur. C’est pour notre plaisir et pour les faire connaître du grand public, eux et leurs œuvres, que je vous propose et vous offre aujourd’hui en présent de Noël, cette petite anthologie de la poésie saintoise contemporaine.
Marie-Luce AZINCOURT
Née à Terre-de-Haut le 16 juin 1960, Marie-Luce est la fille de Claude Azincourt qui fut, entre 1960 et 70, l’un des créateurs et premier président du club sportif et culturel l’Avenir Saintois.
Après avoir géré pendant plusieurs années la Maison des Jeunes et de la Culture de Terre-de-Haut, elle est actuellement responsable de la bibliothèque municipale. En 2008, elle a publié aux Éditions Amalthée un émouvant recueil intitulé Aux racines des heures.
En équilibre entre le sentiment de délaissement et une renaissance espérée, la poésie de Marie-Luce Azincourt évoque en raccourcis significatifs les états d’âme d’une jeune femme à la recherche de stabilité sentimentale et affective. À ce titre, chacun de nous se reconnaîtra dans ces poèmes empreints de sensibilité et de délicatesse dans la mesure où les aléas de la vie bousculent parfois nos certitudes et nous acculent à des phases de dépression et d’exaltation, éléments constitutifs de notre humaine condition en perpétuelle (re)-construction.
Jean-Antoine BÉLÉNUS
Travailleur social près le Tribunal de Basse-Terre, Jean-Antoine BÉLÉNUS, plus connu sous le prénom de « Jean-Claude à Germaine », est né le 17 janvier 1956 à Saint-Claude.
Très engagé par ses écrits dans la vie sociale et politique locale, il est l’auteur d’un site Web : La Cour des Braves, revendiqué à juste titre comme le premier Blog Saintois. Par la pertinence de ses analyses, il pose un regard très critique sur la gestion passée et actuelle de notre île, en particulier sur le comportement, qu’il n’approuve pas toujours, de certains de nos dirigeants.
Son projet de création du Parc paysagé de la Grande Ravine à Terre-de-Haut rejoint sa passion pour la poésie qu’il n’a jamais cessé d’affectionner et qu’il publie régulièrement sur son blog. Inspirés de l’histoire et des pratiques culturelles saintoises, les poèmes de Jean-Antoine Bélénus, de par leur sobriété et leur conception minimaliste, traduisent en touches picturales des scènes représentatives de notre réalité insulaire fécondée par les activités séculaires de la pêche et de la vie maritime.
Christophe CASSIN
Sapeur-pompier volontaire, électricien, titulaire d’un Bac-pro en maintenance des systèmes automatisés, Christophe CASSIN est né à Basse-Terre le 16 mars 1974. Papa d’une petite fille, il s’adonne à l’écriture de la poésie depuis l’âge de 15 ans et c’est un manuscrit d’une quarantaine de textes qu’il espère pro-gressivement étoffer en vue d’une éventuelle publication. Son inspiration prend racine dans les événements de la vie quotidienne et des sentiments contradictoires qu’ils suscitent : amour, tendresse, étonnement, angoisse, peur de vieillir… mais aussi sérénité face au temps qui passe. Sentiments qu’il sublime en les traduisant en mots et en images subtiles où perce une fibre poétique certaine, comme en témoignent les deux poèmes ci-dessous.
Joyeux de COCOTIER
On ne présente plus Joyeux de COCOTIER, de son vrai nom Éric JOYEUX, dit le Saintois Moyenâgeux, auquel a été consacrée ici même une chronique début décembre. Tout le monde connaît le saltimbanque Cocotier, 66 ans, musicien, compositeur, interprète et animateur de soirées endiablées, mais peu savent qu’Éric est, à ses heures, un authentique poète. C’est donc le poète que je me propose de vous faire découvrir aujourd’hui. Certes, en sa qualité de compositeur, Cocotier écrit la plupart de ses chansons. Mais il lui arrive aussi, sur sa lancée, lorsque l’inspiration lui rend visite, de titiller la muse en oubliant sa guitare et de produire des poèmes évoquant son enfance, son milieu familial, l’ambiance de son île natale. Vous apprécierez, j’en suis sûr, ce beau texte sur la solitude qui n’est pas sans rappeler Jacques Prévert, le populaire auteur de Paroles, de Spectacle et de La pluie et le Beau temps.
Steeve MAISONNEUVE
Un épisode dramatique de la jeune existence de Steeve MAISONNEUVE, mais qui s’est heureusement bien terminé, a fait le tour du monde médiatique, en avril 2008, alors qu’officier sur Le Ponant, son navire avait été pris en otage par des pirates somaliens.
Remis de ses émotions, Steeve est aujourd’hui commandant sur un pétrolier et poursuit avec bonheur sa carrière d’officier supérieur de la marine marchande. Né le 6 juin 1976 à Basse-Terre, après un brillant succès au Baccalauréat, il intègre l’École Nationale de la Marine Marchande de Nantes et obtient haut la main le diplôme qui lui permet d’exercer sa profession et de gravir sans problème les difficiles échelons qui l’ont conduit à ce jour au grade de commandant.
Doué avant tout pour les mathématiques, ce sympathique et très discret Saintois de 37 ans n’a cependant pas fait l’impasse sur la littérature, et singulièrement sur la poésie. Art pour lequel il nourrit depuis toujours une passion qu’il exprime dans des textes remplis d’émotion et de sensibilité, inspirés sans doute par les longues absences loin des siens et la contemplation des éléments, lorsque ses lourdes responsabilités lui en laissent le loisir. Je remercie ses parents, Francis et Maguy Maison-neuve de m’avoir communiqué, parmi d’autres, ces deux poèmes de Steeve ici reproduits.
Patrick PÉRON
Basque d’origine, Patrick Péron est né le 24 mai 1950 à Pont L’Abbé dans le Finistère. Enseignant, grand sportif, membre et supporter du club de rugby l’Aviron Bayonnais, c’est à l’occasion de son service militaire, en qualité de coopérant outre-mer, qu’il est affecté à l’école primaire de Terre-de-Haut en 1971. Depuis cette date, ayant épousé une Saintoise, il n’a jamais quitté les Saintes et profite aujourd’hui d’une retraite bien méritée. Car en plus de ses activités de professeur des écoles, Patrick Péron s’est investi sans se ménager dans diverses actions associatives dont la création en 1974 de l’ASPP (Association Saintoise de Protection du Patrimoine) de laquelle il fut pendant longtemps le Président et l’animateur. Hébergée au Fort Napoléon, cette Association, sous la houlette inspirée de son Président, a contribué à la réalisation dans les locaux du Fort d’un Musée de la Marine, à l’organisation de diverses manifestations culturelles et touristiques et à l’édition de nombreux ouvrages sur l’histoire de Terre-de-Haut, auxquels notre poète a prêté sa plume.
Féru en effet de poésie, à l’évidence bien avant son installation aux Saintes, Patrick Péron a publié en 2010, aux Éditions Bénévent, un recueil intitulé Blues, où s’expriment, avec justesse, sincérité et nostalgie, l’amour et l’attachement du Saintois qu’il est depuis 42 ans pour son île d’adoption, devenue naturellement, au fil des ans, sa véritable terre d’élection.
Raymond JOYEUX
Rédacteur de cette chronique sur la poésie – comme de la plupart des précédents dossiers sur ce site – , j’ai choisi de m’intégrer à cette modeste anthologie, car ne pas le faire eût paru, me semble-t-il, me mettre à l’é
cart, et pour certains, qui connaissent mes écrits, ce serait, à leurs yeux, me situer au-dessus du lot. Ce qui ne correspond, bien évidemment, ni à mes intentions ni surtout à la réalité. Mais comme il est difficile de parler de soi sur son propre blog sans paraître prétentieux, je vous renvoie, chers lecteurs, au menu de ce site à la rubrique biographie, vous aurez ainsi toutes (?) les informations me concernant. Un simple mot pour dire que depuis mon adolescence je suis un passionné de poésie et que j’ai commis quelques ouvrages dont beaucoup de mes compatriotes, aux Saintes et au-delà, connaissent au moins l’existence.
Une absence de taille dans cette présentation : celle de Cédric DÉHER. Auteur de nombreux textes aux accents très personnels, Cédric ne m’a pas fourni ses poèmes comme je le lui ai demandé à plusieurs reprises, sans doute pris par ses occupations. C’est pourtant en l’écoutant déclamer ses productions que l’idée m’est venue de cette anthologie. Sa maîtrise de la langue et de l’écriture poétique n’a d’égale que sa façon de les dire et parfois de les psalmodier à la manière des plus grands slameurs. Grand Corps Malade et Abd al Malik, pour ne citer que ces deux-là, n’auraient pas rougi que Cédric fasse partie de leur cercle restreint de poètes modernes inspirés et d’interprètes. Il arrive, sans conteste, selon moi, et sans forcer son talent, parfaitement à leur hauteur.
Voilà, chers lecteurs, pour vous remercier de votre fidélité et terminer l’année 2013 sur une note poétique, ces quelques textes qui, je l’espère, vous auront plu. Il me reste à remercier également nos amis poètes pour leur contribution et leur talent, aussi divers qu’original, persuadé que la communauté saintoise, Terre-de-Haut et Terre-de-Bas réunies, possède en son sein d’autres auteurs qui ne demandent qu’à se faire connaître. S’ils le désirent, ce site leur est ouvert. Je vous souhaite un JOYEUX NOËL, de bonnes fêtes de fin d’année et vous donne rendez-vous en janvier 2014 pour de nouvelles chroniques.
Très cordialement,
Raymond Joyeux
Je ne pense pas être le premier à me réjouir de cette chronique délicieuse pour l’esprit…Je sais que les articles de Raymond sont lus aux quatre coins de Terre de Haut. Bonne délectation, qui que vous soyez et ou que vous vous situez …La poésie ignore les frontières .
Je voudrais par ailleurs àdresser toutes mes félicitations aux poètes cités; ils sont formidables toutes et tous.Je tiens également a remercier l.auteur de cette production littéraire , c’est un travail
Intellectuel et de relation humaine remarquable qu’ il vient d,effectuer là. BRAVO Raymond…Là suite logique serait que notre archipel se dote d’un café littéraire ou chacun viendrait déclamer son oeuvre…avec pourquoi pas un concours annuel de poésie .
Merci chrysos pour ton commentaire et tes appréciations. S’agissant de la création éventuelle d’un café littéraire à Terre-de-Haut, c’est une très bonne idée qui mériterait de se concrétiser. Je précise que j’avais organisé (avec d’autres, dont Blondine Cassin) en 1993-94 plusieurs soirées poétiques chez CHRISBO qui ont eu leur petit succès. En avril dernier, avec Cocotier, c’est chez Jean-Claude Samson que nous avons fait un petit récital de poésie et musique. Mais dans tous les cas se pose le problème du bénévolat. Les « professionnels » chanteurs et musiciens accompagnateurs rechignent parfois à renoncer à la gratuité. Et s’il faut les rémunérer, il faudrait faire payer le public, ce qui risque de le refroidir… À réfléchir néanmoins…
D’autre part je voudrais signaler à nos amis followers qui reçoivent par mail l’information d’une nouvelle publication sur ce site, qu’en ouvrant la chronique directement sur leur mail, il y a un risque de modification de la présentation texte- photos. Pour voir l’ensemble comme il a été conçu, il vaut mieux se rendre sur mon adresse raymondjoyeux.com. Merci pour votre intérêt et encore une fois : JOYEUX NOËL à toutes et à tous.
JE me permets de rajouter ici un petit mouvement littéraire de mon initiative et relayé par des amis Nantais.
J’y écris sous le pseudonyme de Mahogany.
Ce mouvement se nomme La poursuite.
http://la-poursuite.fr/
Cordialement
c’est sûrement un commentaire tardif….mais je me souviens de mes diverses vacances saintoises..que de belles personnes rencontrées et une façon de vivre unique…je constate ce jour que Christophe Cassin écrit de jolis textes:sui ravie pour lui car c’est quelqu’un de magique…