Jeudi 21 août 2025

Réveil 7 heures sous le soleil revenu. On se prépare pour l’île de Bréhat. 9h15 départ. Parking payant surchargé. Une place dans l’herbe loin du port. Embarquement pour le tour des îles. Mer calme avec vue panoramique, voiliers, barques de pêche et passage entre les îlots. Une centaine, nous dit-on et des rochers submergés à marée haute. Explication au micro : rythme des marées, phares et navigation, 360 résidents, école élémentaire, mairie, sapeurs-pompiers, deux véhicules motorisés. Détails intéressants mais vite oubliés comme pour les savantes notices des musées…
11h, arrimage au quai (à la cale comme disent les marins d’ici). Longue marche le long du littoral sur un chemin troué, recouvert à marée haute, avant l’apparition du bourg. Déambulation au coude à coude entre kirielle de touristes en tous genres avec chiens en tous genres aussi et vélos sans avertisseur…

Floppée de petites guinguettes et crêperies prises d’assaut. File d’attente avec mémés à canne, stars à lunettes, jeunes filles en short moulant et débardeur flottant où ballottent deux vivants globes terrestres non tenus en laisse, pas toujours miniatures, poussettes et chiens en laisse ceux-là, jusque très loin sur la route.
Déjeuner sur réservation au Crech-Kerio. Moules aux algues, + frites qu’on peut compter sur les doigts d’une main, arrosées de cidre maison. Pour nos deux végétariens : très bel assortiment de légumes variés colorés, superbement agencés.

Un grand tour de l’île jusqu’à la chapelle Saint-Michel perchée à 33 mètres au-dessus du niveau de la mer, d’où l’on domine le village, piqué de ses maisons typiques aux prétentieuses cheminées, ses îlots périphériques, ses canots avachis sur la vase, en attente de marée. Les marches de pierre grossière, archi-hautes m’ont démoli les guiboles. Je m’affale, à bout d’air et le palpitant affolé, sur un banc de prière face à Saint-Michel terrassant le démon, (tout un symbole !) pour reprendre souffle. La descente, même à grandes enjambées, est plus facile aurait dit La Palisse.
Encore 1 km d’une route étroite autrefois bétonnée, bordée de part et d’autre, d’un talus plat herbeux, faussement accueillant, encore plus mince que le chemin. Ne vous y fiez pas. Ce tapis soyeux qui vous tend les bras est parsemé tous les 50 centimètres d’odorantes déjections canines le plus souvent posées en croix de Saint-André tels des cailloux malicieux d’un petit-poucet farceur. Ces deux sentes latérales d’herbes souillées sont à éviter à tout prix, sauf à devoir vous décrotter les baskets et parfumer désagréablement bateau et auto au retour sur la terre ferme !
Nous arrivons à la jonction des deux îles, matérialisée par un pont d’une imposante maçonnerie pleine qui fait barrage avec un restant de marée croupie de chaque côté. Au flanc des rochers déchiquetés les lignes sombres vous indiquent la hauteur de l’eau à certaines heures de la journée et de la nuit, selon la lunaison et ses erratiques fantaisies.
15h retour au port sans avoir pu apprécier les habituels massifs fleuris d’agapanthes, hortensias, mimosas, cistes et j’en passe, qui font la juste renommée de cette île-paradis. La saison trop avancée et les canicules successives ont eu raison de leur ondoyante floraison dont il ne subsiste que de grotesques restes fanés du plus mauvais effet. Taches de vieillesse inopportunes sur un visage autrefois lisse et joli à tomber. Attention à la marche… du temps sur les tapis faussement soyeux d’une île dite de beauté ! Les horaires des navettes n’ont pas changé. 19h 30, crêperie à L’escabelle de Saint-Quay-Portrieux, à 25Km de notre résidence. Encore une journée splendide ensoleillée.

Publié par Raymond Joyeux
Le 1er Septembre 2025





kYrielle si Jeune Mabuse, prendra bien un Y 🙂
Palpitante description