Une descente aux enfers…

Circulation intensive motorisée :
problème numéro un de Terre-de-Haut

Selon les dernières déclarations publiques des autorités municipales de Terre-de-Haut (février 2025), la circulation serait devenue aujourd’hui le problème numéro un de notre île. Qui ne le voit en effet et ne le regrette ?

Mais ce problème date-t-il vraiment d’aujourd’hui ? C’est loin d’être le cas. Faut-il rappeler que depuis le milieu des années 70, jusqu’en 2018, nombre d’arrêtés municipaux ont été pris pour tenter de prévenir ce que l’on constate aujourd’hui avec horreur.

Peine perdue. Soit qu’ils avaient été mal rédigés, soit qu’ils étaient matériellement inapplicables, ces arrêtés ont tous été retoqués par la préfecture pour des raisons de non respect de la liberté de circulation et de commerce. L’administration parlait alors d‘entrave. D’entrave à la liberté de circulation. Entrave, c’était le mot…

Ironie de l’histoire : qui cause aujourd’hui le plus d’entrave à la circulation à Terre-de-Haut ? Un arrêté, même imparfait, qui aurait pu la réguler tant bien que mal, ou le trop-plein anarchique des moyens de circulation eux-mêmes, toujours plus nombreux ?

Et ne parlons pas des piétons. Peuvent-ils aujourd’hui, circuler librement, sans entrave, en toute sécurité, sans le souci de se faire percuter à longueur de journée, se faufilant dangereusement dans la chaîne ininterrompue des voiturettes, scooters, vélos électriques, autos, motos, camions… stationnés en continu le long des rues ou, pire, roulant à vive allure, sans limitation de vitesse, sur des voies étroites, sans trottoir, déjà amplement encombrées ?

Quand on sait que nombre d’îles du littoral de la métropole n’autorisent sur leur sol que la présence de vélos non motorisés, on se demande si la loi est la même partout sur l’ensemble du territoire français. Un exemple parmi d’autres, l’île d’Aix en Charente Maritime, où, non contents de devoir circuler à pied ou à vélo, les visiteurs doivent ramener avec eux leurs poubelles, les conteneurs n’étant réservés qu’aux seuls résidents.

Raymond Joyeux

Type d’arrêtés municipaux totalement inapplicables
rejetés par la préfecture de Guadeloupe

Journal L’IGUANE, juin 1991

LE PARADIS DEVIENT UN ENFER

Texte de Dominique Perruchon

Une expression populaire disait : « Plus con tu meurs ». Et c’est en train d’arriver !
Terre de Haut est en train de mourir, étouffée par les voiturettes et les scooters de location.

La double bêtise de quelques Saintois mercantiles qui auto-détruisent leur île sans êtat-d’âme, et celle des touristes consuméristes devenus incapables de se souvenir qu’ils ont des jambes, est en train d’exaspérer ceux qui avaient le respect du lieu, pour y entretenir le traditionnel bonheur d’y vivre.

Le Bip-bip-bip continuel des avertisseurs des marches arrière, les klaxons qui retentissent pour faire écarter les pauvres piétons, sont devenus comme un chant symbolique de la marche arrière de l’intelligence qui avait protégée Terre de Haut dans sa beauté et dans sa quiétude…

C’est profondément triste à contempler, l’incapacité humaine à savoir tenir compte des leçons prises ailleurs dans ce qui a été détruit irrémédiablement, par l’invivable et ridicule sillage de laideurs, qu’on nous ment à baptiser « le progrès ».

TOUT EST DIT !

Vidéo réalisée par Dominique Perruchon, le dimanche 2 mars 2025, avec son aimable autorisation

L’exemple de l’Île d’Aix

(Vélos et absence de poubelles)

À l’entrée du port de l’Île d’Aix – Photo Raymond Joyeux, été 2023

Nous remercions Dominique Perruchon pour sa contribution à cette chronique précisant que d’autres vidéos du même désastre circulent abondamment sur les réseaux sociaux.

Publié par Raymond Joyeux
Le mercredi 5 mars 2025

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5 Responses to Une descente aux enfers…

  1. Avatar de Annie Lionet Annie Lionet dit :

    😡

  2. Avatar de Victoria Victoria dit :

    On est tous d’ accord. C est affreux. Pour moi l âme de cet île à été vendu.

  3. Avatar de m m dit :

    l’argent toujours l’argent et toujours pour les mêmes qui se moquent royalement de la population, de la faune et de la flore. Cette île aurait pû garder son cachet avec une gestion plus sévère des véhicules mais hélas il y a aussi le clientélisme qui coupe les graines des élus !! la loi est la même que ce soit sur la métropole ou sur les dom tom ce n’est qu’une question de volonté qu’il n’y a pas à terre de haut et que vous n’aurez jamais ! désolée pour vous, vous êtes foutus, tous les films qu’on vous montre sont tournés hors circulation et les touristes déjà appâtés quand ils prennent leur billet bateau, ne savent pas que l’île est saturée cause publicité mensongère. Il faudrait peut-être limiter le nombre de touristes journaliers les nuisances seront ainsi limitées mais là les armateurs vont hurler ! je pense que le stress et la pollution vont éradiquer la population ainsi il n’y aura plus de problèmes et les loueurs pourront se gaver un peu plus !! je suis méchante mais j’ai tellement aimé cette île que cette mort annoncée depuis longtemps me fait mal. Il faudrait aussi taxer les véhicules et verser cet argent dans la cagnotte « taxe foncière » pour aider les saintois qui galèrent…mais qui pense à l’autre sur l’île ??

  4. Avatar de Liliane CORBIN Liliane CORBIN dit :

    Cher Raymond, déjà, lorsqu’on lit votre article, on comprend ce qui se passe dans votre île. Mais quand j’ai visionné la vidéo si édifiante, la tristesse et la stupeur m’ont envahie… Cette vidéo mériterait de passer sur les grandes chaînes de TV . Cela ferait peut-être bouger les choses à moins que , dans ce domaine aussi, je me fasse des illusions. Bon courage !

  5. Avatar de Igorschlum igorschlum dit :

    Merci Raymond pour cet éclairage historique. Le problème de la circulation à Terre-de-Haut est ancien, et les solutions simples n’existent pas. Les tentatives passées ont échoué face aux principes de liberté de circulation et de commerce.

    La situation actuelle (400 000 touristes/an, prolifération de voiturettes et de scooters de location) est critique. Il faut agir intelligemment, en tirant les leçons du passé et en respectant le cadre légal. L’objectif : réguler, pas interdire, et trouver un équilibre durable.

    Voici des pistes, basées sur les pouvoirs réels de la commune et les bonnes pratiques, en évitant les erreurs juridiques :

    1. Stationnement : Maîtriser l’espace public (Levier immédiat et légal)

    • Extension des zones réglementées: Zones bleues (durée limitée) et stationnement payant partout où le stationnement sauvage pose problème (plages incluses).
    • Tarifs dissuasifs: Augmenter les tarifs, surtout en haute saison/heures de pointe. But : décourager l’usage prolongé des véhicules.
    • Contrôle strict: Plus d’ASVP, verbalisations systématiques, fourrière. Tolérance zéro pour le stationnement anarchique.
    • Signalisation claire: Panneaux multilingues, très visibles (règles, tarifs, sanctions).
    • Stationnement vélo gratuit: Oui, c’est une excellente mesure incitative. Rendre le stationnement des vélos gratuitfacile et sécurisé partout sur l’île est un signal fort.

    2. Limitation indirecte du nombre de véhicules de location (Voiturettes ET Scooters) – Point crucial et délicat

    Il ne s’agit pas d’interdire un type de véhicule, mais de limiter le nombre total de véhicules de location (voiturettes et scooters).

    • Quota global de véhicules de location: La mesure la plus efficace, mais juridiquement la plus risquée. La commune peutfixer un nombre maximal total de véhicules autorisés à la location (toutes catégories confondues : voiturettes et scooters). Ce quota doit être :
      • Solidement justifié: Études prouvant que c’est le seul moyen de garantir la sécurité, la tranquillité et la capacité d’accueil de l’île. Il faut démontrer l’absolue nécessité.
      • Révisable: Adapté régulièrement.
      • Obligatoirement validé par la préfecture (contrôle de légalité) AVANT mise en œuvre. Consulter un juriste spécialisé est indispensable.
    • Taxes sur les loueurs: Augmenter les taxes et redevances sur tous les loueurs (voiturettes et scooters).
    • Conditions d’exploitation plus strictes: Obliger tous les loueurs à :
      • Avoir des parkings pour leurs véhicules.
      • Informer leurs clients (règles, alternatives).
      • Participer financièrement à des actions de sensibilisation.

    3. Promouvoir les alternatives : Rendre la vie sans véhicule motorisé plus attractive

    • Navettes: Réseau de navettes fréquentesgratuites (ou très peu chères), reliant tous les points d’intérêt. Essentiel.
    • Aménagements cyclables et piétonniers: Pistes cyclables sécurisées et cheminements piétonniers agréables, séparés de la circulation.
    • Location de vélos (y compris électriques): Encourager les loueurs à proposer cette alternative, en plus des mesures sur les véhicules motorisés.
    • Communication: Informer massivement les touristes (avant et pendant leur séjour) : alternatives, avantages du vélo/marche, inconvénients des véhicules motorisés.

    4. Concertation et suivi : Indispensables

    • Consulter les habitants: Recueillir leur avis (consultation publique, ou référendum local consultatif).
    • Dialoguer avec les loueurs: Trouver des solutions ensemble.
    • Impliquer les acteurs du tourisme: Hôteliers, restaurateurs… pour relayer l’information.
    • Suivre l’impact: Indicateurs (nombre de véhicules, occupation des parkings, utilisation des navettes…) et ajuster les mesures.

    Conclusion:Pas de solution miracle. Il faut une combinaison de mesures, progressives et adaptées. Dialogue, concertation et communication sont aussi importants que les mesures. L’objectif : un équilibre durable pour tous (habitants, touristes, environnement). Le quota global, bien que juridiquement risqué, est potentiellement la solution la plus efficace s’il est extrêmement bien justifié. Consultation juridique préalable obligatoire. La gratuité du stationnement vélo est une excellente mesure incitative, facile à mettre en place.

    (rédigé avec l’aide de l’IA)

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