De l’absurdité administrative
Dans moins d’un mois, nous fêtons Noël.
Et peut-être aurons-nous la chance et le plaisir de savourer la liqueur de merise, cette boisson traditionnelle couleur rubis, légèrement alcoolisée, amoureusement concoctée avec cette petite baie odorante que l’on cueillait autrefois en quantité dans nos mornes avant les fêtes. Je dis autrefois, car depuis que les autorités, sous prétexte de protection, en ont interdit aux pêcheurs la coupe et l’usage des branches, pour l’armature de leurs nasses, la plupart des touffes de cet arbuste vivace, n’étant plus élaguées, ne se renouvellent plus, vieillissent sur place, se dessèchent, dégénèrent et disparaissent progressivement du paysage au lieu de prospérer et de fructifier en abondance… comme autrefois ! Heureusement, quelques jeunes pieds se retrouvent encore dans nos collines en attendant de fleurir et de porter leurs baies pour notre plus grand plaisir… à condition toutefois que perdure la tradition de notre fameuse liqueur de merise et que les Saintoises en aient conservé la recette, comme pour le shrubb !
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C’est cette absurdité administrative (comme il y en a beaucoup) qui m’a inspiré ce poème que je vous livre, publié dans le recueil Saintoises, aux Ateliers de la Lucarne en décembre 2019 :
Mortelle protection
Petits bouquets de merisier
vous mourez le long des sentiers
depuis qu’un décret imbécile
de votre vie brisa le fil.
Adieu merises par milliers
à la treille de nos paniers
adieu liqueur de Noël
de nos veillées traditionnelles.
Adieu solide armure
défiant l’usure
Ô baguettes de merisier
de nos casiers.
Plus souples que le liège
adieu nos pièges
aux tourterelles des gommiers
prises à l’hélice du poirier.
Petits bouquets de merisier
qui mourez le long des sentiers
pour avoir été protégés
de barbelés
Vous desséchez sous les raziés
depuis qu’une loi imbécile
petits bouquets de merisier
de votre vie brisa le fil.
Publié par Raymond Joyeux
Le lundi 2 décembre 2024
Raymond Joyeux 
👍
Merci Annie pour ta fidélité. Bises à toi et à Pedro.
😍passez de bonnes et belles fêtes de fin d’année bisous
Merci Raymond pour, à la fois ce beau poème et encore plus pour la démonstration du mortifère que nous représentent les rouages et les décisions de l’administratif, quand ils se tiennent hors du visuel de la vie quotidienne,
je me souviens de la première fois où nous avions tenté avec Rodolphe d’en faire… quelle amertume c’était raté ! mais nous ne sommes pas décour agés et sur les conseils de M.Joyeux de la savane nous avons retenté avec succès comme quoi on apprend de ses erreurs ! quel régal ! bon souvenir.
Bonjour mes amis Annie, Dominique et Mimi. Grand plaisir de voir que malgré votre éloignement, ce qui se passe aux Saintes vous intéresse toujours. Vous gardez en mémoire et au cœur votre amour pour notre île et êtes restés attentifs aussi bien à nos problèmes qu’à nos satisfactions, relayés par ce blog. C’est pour nous, et pour moi en particulier, une immense joie de lire vos commentaires. Recevez tous mes remerciements et mon amitié. Et mes souhaits sincères de joyeuses fêtes de fin d’année.
merci Raymond il est vrai que ça a été dur de quitter la commune qui est restée pour moi un lieu extraordinaire, je n’ai oublié personne, c’est ma seconde famille et tout ce qui s’y passe continue de me passionner, j’apprends toujours avec peine la disparition des personnes qui m’étaient chères et étaient adorables avec moi. J’ai toujours des nouvelles grâce à Rodolphe, Sarah, Fanny et tes parutions.
Joyeux noël à tous, gros bisous affectueux.